(+ 444)
Figure incontournable de l’Orient chrétien, saint Cyrille d’Alexandrie s’impose dans l’histoire de l’Église comme l’un des plus vaillants défenseurs de l’orthodoxie catholique. Patriarche d’Alexandrie pendant plus de trente ans, il fut l’âme du concile d’Éphèse en 431 et affirma avec force ce que l’Église proclame encore aujourd’hui : la Vierge Marie est véritablement Mère de Dieu.
Successeur de son oncle Théophile sur le siège patriarcal d’Alexandrie, Cyrille fut élu évêque en 412. Dès le début de son ministère, il se distingue par son zèle à préserver la pureté de la foi, dans un Orient alors traversé par les controverses christologiques. Il reprend la lutte contre les hérétiques, s’oppose au paganisme et renforce la discipline ecclésiastique. Mais c’est surtout face au patriarche de Constantinople, Nestorius, que son rôle devient décisif.Ce dernier, imprégné de théologie antiochienne, prétendait que le Verbe n’avait fait que « demeurer » dans l’homme Jésus, comme dans une tente. Contre cette séparation entre la divinité et l’humanité du Christ, Cyrille affirme avec vigueur que « réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s’unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. » À cette christologie dévoyée, il oppose la vérité transmise par les apôtres : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, est né d’une femme, Marie, que l’on doit appeler Theotokos, Mère de Dieu.
À Éphèse, en 431, le Concile œcuménique, réuni sous son impulsion, condamne les thèses de Nestorius. Grâce à l’autorité et à la clarté doctrinale de Cyrille, l’Église proclame solennellement la maternité divine de la Vierge Marie. Une vérité qui demeure centrale dans la foi catholique. Comme l’écrit saint Cyrille lui-même aux moines d’Égypte : « Je trouve très surprenant qu’il y ait des gens pour se demander vraiment si la Sainte Vierge doit être appelée Mère de Dieu. Car si notre Seigneur Jésus est Dieu, comment la Vierge qui l’a porté et mis au monde ne serait-elle pas la Mère de Dieu ? »
Ce docteur de l’Église ne fut pas seulement un controversiste habile. Il sut aussi chercher la réconciliation : deux ans après Éphèse, en 433, il parvient à une formule d’unité avec les évêques d’Antioche, préservant l’intégrité de la foi tout en restaurant la paix.Saint Cyrille mourut le 27 juin 444. Il laisse une œuvre théologique considérable, un témoignage lumineux de fidélité à la vérité révélée. En 1882, le pape Léon XIII le proclama Docteur de l’Église.
Dieu est éternel, il est né d’une femme, et il reste avec nous chaque jour, disait Benoît XVI à son sujet. À l’heure où certains veulent réduire la foi à une abstraction morale ou culturelle, saint Cyrille rappelle l’essentiel : le Verbe s’est fait chair, et Marie, humble servante du Seigneur, est vraiment la Mère de Dieu.
Avec Nominis