Par Philippe Marie
Parler du Christ est-ce mettre de l’huile sur le feu ? Mais de quel feu parlez-vous ? ce feu, monsieur Roussel, c’est votre monde sans Dieu qui l’a allumé du mépris de l’âme, de la négation de toute transcendance. Ce n’est pas le Christ qui divise, c’est l’idéologie qui fait des ravages. Et quand les consciences sont endormies, quand l’indifférence morale gagne, ce n’est pas d’eau tiède dont le monde a besoin, mais de l’huile de la lampe, celle de la foi, de l’espérance et de la charité.
On ne demande pas à M. Roussel de croire, mais on attend de lui qu’il respecte notre foi. Car parler du Christ dans l’espace public, ce n’est pas provoquer, c’est rappeler les fondements des valeurs de notre pays, baigné dans le Christianisme tout au long de son histoire. C’est aussi réveiller les cœurs engourdis par l’individualisme, par le matérialisme, par le désespoir.
Peu importe qu’il s’agisse de Pierre-Édouard Sterin ou de tout autre personne, dès lors qu’un homme ose, avec sincérité, prendre le risque de parler du Christ, cela ne peut être traité avec mépris. Ce courage spirituel mérite le respect, pas l’ironie.
Faut-il rappeler que les valeurs qui inspirent notre droit, le respect de la vie, le souci des pauvres, la liberté de conscience, trouvent leur source dans l’Ancien Testament et l’Évangile ? Les valeurs républicaines que d’aucuns brandissent à tout propos sont les fruits d’un arbre qu’on s’acharne à déraciner. Il est temps de reconnaître que sans Dieu, ces valeurs se vident de sens.
On nous objectera les vraies urgences, le chômage, le climat, la précarité. Mais ces réalités n’excluent pas celles d’en haut. L’homme est fait pour vivre, certes, mais aussi pour être sauvé. Et toute reconstruction durable de la société commence par une lumière intérieure, non par une utopie politique. Le communisme, auquel M. Roussel reste attaché, en est la preuve sanglante. Ce feu-là, fait de luttes de classes, d’athéisme militant et de rééducation idéologique, a laissé derrière lui des millions de morts.
Faut-il vraiment vous rappeler, Monsieur, qui a mis le feu ?
Le danger, c’est vous qui le portez, en niant toute transcendance et en imposant votre idéologie comme si elle était la seule qui compte.
Et d’ailleurs, comment parler d’environnement, de respect de la nature, de sauvegarde de la planète, si l’on refuse d’honorer Celui qui en est le Créateur ? Le respect de la création passe par la reconnaissance du Créateur. Sans cela, l’écologie devient un discours creux, récupéré par des intérêts idéologiques ou économiques. Il n’y a pas de véritable respect du monde visible sans ouverture au monde invisible.
Permettez-moi, cher Fabien Roussel, de vous inviter, avec toute la charité possible , à écouter les interventions du pape Léon XIV : ses appels à la paix, ses appels au respect de la création, ses appels au respect de l’autre, ses appels à l’amour du prochain. En faites-vous autant ?
À Tribune Chrétienne, nous ne faisons pas de politique. Nous témoignons. Et nous nous indignons lorsque le Christ est attaqué. Et là, c’est le cas. Ce n’est pas un repli identitaire, mais un sursaut spirituel. Car le Christ ne brûle pas, il éclaire. Il ne divise pas, il sauve.Et à ceux qui voudraient nous réduire au silence, nous répondrons simplement, ce n’est pas le feu de la colère que nous portons, mais la flamme de la vérité : « le feu de l’amour ne détruit pas, il illumine » ( Saint Augustin) Voilà l’huile que nous versons : celle de l’Évangile, sur les plaies d’un monde blessé.
Extrait vidéo de l’intervention de Monsieur Roussel ( images France Televisions)