Sous le plus vieux temple protestant de France, situé à Montbéliard, des fouilles archéologiques menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont permis de mettre au jour les vestiges d’une église médiévale, ainsi que plusieurs sépultures datant des XIe et XIIe siècles. Connaissance des arts nous apprend que ces découvertes sont le fruit d’une opération archéologique réalisée dans le cadre de la restauration du Temple Saint-Martin, un édifice emblématique de la région.
Construit entre 1601 et 1607 par l’architecte wurtembergeois Heinrich Schikhardt, le Temple Saint-Martin est l’un des plus anciens temples protestants encore existants en France. D’inspiration italienne, il a été érigé sur le site d’une ancienne église catholique. Ce temple luthérien, unique en son genre, fait l’objet d’une vaste campagne de restauration financée par la Région Bourgogne-Franche-Comté et la Fondation du Patrimoine, entreprise qui a permis la découverte de ces vestiges.
Le communiqué publié le 13 mars par l’Inrap a révélé que des archéologues intervenant sur le chantier de rénovation ont trouvé les fondations de l’ancienne église médiévale, datant des XIe-XIIe siècles. Cette église, dédiée à Saint-Martin, aurait été partiellement détruite en 1603 lors de la construction du temple protestant. Les recherches menées cette année ont permis de reconstituer son plan, qui comportait une nef longue de 22 mètres, une largeur de 9 mètres, et un chœur de 6 mètres sur 5,5 mètres. Ces découvertes ont été rendues possibles grâce à la réhabilitation du temple.
Des traces d’incendies observées sur le mur sud de l’église ont conduit les chercheurs à supposer que l’édifice avait subi de grandes transformations au XVe siècle. Ce constat est corroboré par les archives historiques, qui mentionnent une reconstruction majeure de l’église vers 1490-1491. En plus des fondations, les archéologues ont également découvert plusieurs sépultures dans la zone du cimetière médiéval, lequel a été transféré en 1542, ce qui correspond à une zone située à l’extérieur du temple. Trois tombes ont ainsi été mises au jour, ajoutant une dimension humaine à ce site riche en histoire.
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Connaissancedesarts.com précise que les fouilles ont été dirigées par l’archéologue Adrien Vuillemin, qui a expliqué que des structures associées à la construction du temple, telles que des aires de gâchage et des trous pour des perches utilisées sur les échafaudages, ont été identifiées. Ces découvertes apportent un éclairage précieux sur les méthodes de construction du Temple Saint-Martin.Les archéologues ont également trouvé des fragments de tuiles vernissées, potentiellement des déchets issus de la couverture initiale du bâtiment. Ces fragments pourraient également être liés à l’époque médiévale, offrant de nouvelles perspectives pour la datation de ce complexe archéologique.
Des analyses radiocarbones sont actuellement en cours pour mieux définir les différentes phases de construction et d’occupation du site. Ces recherches devraient permettre de mieux comprendre les transformations subies par l’église médiévale avant sa destruction et la construction du temple protestant. Ce site, désormais un lieu majeur pour l’archéologie, témoigne des multiples strates historiques qui composent le patrimoine de Montbéliard. Comme le précise l’Inrap, « ce site archéologique représente une incroyable richesse pour l’histoire locale et régionale. »