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« D’un devoir de soin à un devoir de tuer » : un cardinal britannique met en garde contre le suicide assisté

Le cardinal Nichols - Diocèse de Westminster
Le cardinal Nichols - Diocèse de Westminster
L'archevêque de Westminster en appelle à la conscience des fidèles à la veille de la présentation d'un projet de loi à la Chambre des communes.

Dans un appel solennel à la conscience des fidèles, le cardinal Vincent Nichols, principal évêque catholique du Royaume-Uni, exhorte les paroissiens à faire entendre leur voix auprès de leurs députés pour s’opposer fermement à la légalisation du suicide assisté. Le prélat met en garde contre les dangers d’un projet de loi qui pourrait transformer le devoir sacré de soin des professionnels de la santé en un « devoir de tuer »

Dans une lettre pastorale qui sera lue dans les églises de son diocèse, l’archevêque de Westminster souligne que les modifications proposées à la législation sur le suicide assisté en Angleterre et au Pays de Galles pourraient entraîner « un lent passage d’un devoir de soin à un devoir de tuer ». Ce message résonne particulièrement alors que la députée travailliste Kim Leadbeater s’apprête à présenter un projet de loi à la Chambre des communes mercredi 16 octobre, avec un vote prévu pour le 29 novembre.

« La souffrance, partie intrinsèque du parcours humain »

Le cardinal Nichols rappelle que dans les pays où le suicide assisté a été légalisé, les critères d’éligibilité ont été « élargis et élargis », ce qui soulève des inquiétudes quant à la pression que pourraient ressentir les personnes en fin de vie. Il avertit que ces changements pourraient amener des patients à envisager de mettre fin à leurs jours pour alléger le « fardeau de soin perçu » qu’ils représentent pour leurs proches, ou pour des raisons d’héritage.

« La souffrance d’un être humain n’est pas dénuée de sens. Elle ne détruit pas cette dignité », déclare-t-il avec force. « C’est une partie intrinsèque de notre parcours humain, un parcours embrassé par la parole éternelle de Dieu, le Christ Jésus lui-même. Il élève notre humanité à sa pleine gloire précisément à travers la porte de la souffrance et de la mort. »

Plus tôt cette année, Keir Starmer, alors en campagne pour devenir Premier ministre, a promis de permettre un débat parlementaire sur cette question, une promesse qu’il a tenue après sa victoire électorale.

D’autres initiatives en cours dans le Royaume-Uni

Les partisans de la légalisation soutiennent que les personnes en phase terminale ou souffrant de douleurs intenses devraient avoir le droit de choisir de mourir avec dignité. Sarah Wootton, directrice générale de l’association « Dignité dans la mort », a par exemple affirmé que « le suicide assisté est un mouvement dont le temps est venu », soulignant l’urgence de la situation pour les personnes en fin de vie.

Actuellement, aider quelqu’un à mettre fin à ses jours est un délit criminel en Angleterre et au Pays de Galles, passible d’une peine maximale de 14 ans de prison. Des initiatives pour légaliser le suicide assisté sont également en cours en Écosse, sur l’île de Man et à Jersey. Ce débat à la Chambre des communes sera le premier depuis 2015, lorsque le projet de loi sur le suicide assisté avait été rejeté.

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