Suite à la publication du communiqué du Vatican publiait tardivement le samedi 3 août au soir, on s’interroge sur la réaction très timorée du Saint Siège face au blasphème de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. On y voit comme un triple décalage…
Premièrement, un décalage temporel frappant : il a fallu attendre huit longs jours après l’indignation mondiale des fidèles pour que le Vatican, avec précaution émette un simple « sentiment de tristesse ». Cette expression de douleur morale, qui empêche de trouver de la joie, a semblé bien maigre face à l’offense ressentie par des millions de catholiques à travers le monde.
Cette attente de huit jours laissait espérer une réaction plus ferme et plus vive.Au regard de l’offense l’on attendait une juste indignation voire une saine colère.
Deuxièmement, un décalage dans la fermeté de la réponse : il a fallu que le président Erdogan intervienne directement pour « réprimander » un pape François qui semblait ignorer ou ne pas vouloir entendre la détresse et la douleur de ses fidèles. Le Vatican tentait-il de minimiser « l’incident » ? Espérait-il que le temps apaiserait les esprits ?
Cependant, non seulement Erdogan, mais toutes les autorités religieuses mondiales se sont émues de cette attaque wokiste militante. De leur côté, les évêques français, par la voix de la CEF, toujours à la recherche d’un consensus introuvable, ont fait preuve d’une « mollesse » outrancière. Seuls quelques évêques se sont vraiment indignés, à l’image de Monseigneur Aillet, Monseigneur Rey, et Monseigneur Brouwet, parmi d’autres.
Où sont ces grandes voix épiscopales qui, à longueur de colonnes dans leur journal favori La Croix, savent si bien s’émouvoir devant les attaques faites aux musulmans ou aux hindous ? Où est passée la compassion,qu’ils savent si bien utiliser pour s’émouvoir devant l’injustice ?
N’y avait-il pas plus qu’une injustice dans ce cas ?
Que faudra-t-il pour que la Conférence des évêques de France (CEF) sorte de ses gonds et montre ses griffes ? Cette « complaisance médiatique », au lieu de calmer les choses, ne fait que surexciter certains esprits qui, cette fois, avaient raison de s’exciter.
Enfin, le dernier décalage, peut-être le plus marquant, est que le Vatican « ne remet pas en question la liberté d’expression » après ce qu’il qualifie « d’ allusions ridiculisant les convictions religieuses ». Il inclut dans « convictions religieuses » toutes les autres religions, comme pour être sûr que son indignation ne fera pas trop de bruit par elle-même, mais sera plus légitime en englobant toutes les convictions religieuses du monde.
Cela ressemble à une déclaration interreligieuse de circonstance de mauvais goût, car il s’agit bien d’une offense faite aux chrétiens du monde.
On ne parle ni de sacré, ni du Christ, et peut-être là est le pire des décalages. Le communiqué ne propose aucun acte de réparation, ni aucun acte de foi par la prière et ne demande aucune excuse. Heureusement, des cardinaux et de nombreux évêques à travers le monde ont organisé des messes de réparation sans attendre les quelques lignes du Bollettino.
On a l’impression qu’il n’y a pas eu de sacrilège , » cette offense faite à de nombreux chrétiens » semble juste une maladresse qui a engendré un » attristement dérangeant ».. sans mention de Dieu, ni de la crainte de Dieu (premier des sept dons de la sagesse).
Cette déclaration laisse une impression de frustration et un goût de déception. On se demande si, après ce communiqué du Vatican, derrière lequel se cache le Saint-Père, les chrétiens du monde entier ne seront pas doublement attristés, à la fois par cette déclaration et par l’offense qui leur a été faite. Cela commence à faire beaucoup, l’Eglise semble parfois ouverte à « tout,tout,tout… ».