Tout récemment , l’état indien a étendu les lois anti-conversions à l’ensemble des 28 États que compte l’Inde.
On pense souvent que les Européens ont introduit le christianisme en Inde, mais les premières communautés chrétiennes auraient en fait été fondées il y a près de 2.000 ans et auraient donné naissance à l’Église de Malabar (première Église chrétienne).
Selon la tradition, la première évangélisation fut l’œuvre de Saint Thomas. Son tombeau, non formellement identifié, se trouve dans la basilique Saint Thomas de Mylapore, à Chennai.
Au XVIème siècle, les Portugais ont néanmoins aidé à la propagation du catholicisme, les Britanniques, quant à eux, ayant permis l’installation et l’expansion du protestantisme. Une des premières églises, de style roman, se trouve à Cochin dans le Kerala. D’autre part, dans l’ancienne colonie portugaise de Goa, des monastères en ruine sont encore visités.
Le recensement de 2011 dénombre 31 850 000 chrétiens en Inde, soit 2,4 % de la population, la majorité étant des catholiques de l’Eglise latine, ce qui fait du christianisme la troisième religion du pays. L’église latine regroupe environ 70 % des chrétiens, ils sont répartis en 29 archidiocèses et 128 diocèses et comptent 14 000 prêtres, ils gèrent 704 hôpitaux.
Le protestantisme s’est également établi au XIXème siècle. L’Eglise de l’Inde du sud est la plus importante dans le pays avec l’Eglise syro-malankare orthodoxe, l’Eglise malankare Mar Thoma et l’Eglise malabare indépendante.
Une large majorité de la population chrétienne est d’origine intouchable ou Dalit, ceux-ci se convertissant principalement pour échapper au système des castes, installés principalement dans les zones rurales où ils sont victimes de violentes discriminations.
Depuis quelques années, la persécution s’intensifie dans la plupart des régions du pays et les extrémistes hindous visent à nettoyer l’Inde de la présence et de l’influence des fidèles.
L’Hindutva est l’idéologie qui persécute les chrétiens indiens et les autres minorités religieuses. Elle ne les considère pas comme de vrais Indiens et affirme que le pays devrait être purifié de leur présence. Les réseaux sociaux sont un outil très utilisé afin de répandre la désinformation et attiser la haine.
Un nombre croissant d’états met en œuvre des lois anti-conversion, qui prétendent empêcher la conversion forcée, mais elles sont souvent utilisées abusivement pour harceler et intimider les chrétiens avec de fausses accusations. Face à l’extrémisme hindou, être pasteur est considéré comme l’une des vocations les plus risquées.
La persécution des femmes et des filles chrétiennes prend souvent la forme de harcèlement sexuel ou de violences sexuelles et la traite est également organisée autour des familles des religieux. Les filles, sœurs et épouses de pasteurs sont particulièrement visées.
Nombreux sont les témoignages de fidèles obligés de quitter leur village. Et les plus fervents qui osent proclamer leur foi haut et fort risquent la mort..
De son côté, l’état indien ne fait rien pour améliorer la situation des chrétiens. En 2021, le gouvernement indien avait même interdit aux missionnaires de la charité de continuer à recevoir des fonds (mesure levée en 2022) accusant les religieuses de prosélytisme.
L’Hindouisme politique relaie une propagande agressive et les habitants se regroupent en quartiers ethnico-religieux, cela aidant la haine à s’installer entre communautés.
Espérons que ces différentes populations apprennent à se respecter dans un climat plus serein au pays où les Maharadjahs ont depuis longtemps perdu tout pouvoir et toute fortune.
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