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Euthanasie ou l’échec de l’amour et le reflet d’une culture du rejet

À Rome, lors d’une réunion de presse organisée le 22 mai 2024, la présidence des évêques de France a exprimé son inquiétude face au projet de loi sur la fin de vie, qualifiant l’initiative de “dérive” et soulignant que “les verrous ont sauté”.

Cette préoccupation intervient suite à l’adoption en commission du projet de loi sur l’« aide active à mourir » par les députés français. Les évêques déplorent l’absence de débat sur l’Europe en cette période électorale et refusent de donner des consignes de vote. En analysant la situation, leur visite à Rome met en lumière leur crainte quant à l’avenir de la société face à cette ouverture de “la boîte de Pandore” de l’euthanasie.

Parallèlement était organisé à Toronto, conjointement par l’Académie pontificale pour la vie et la conférence des évêques catholiques du Canada, un colloque bioéthique, baptisé “Vers un récit d’espérance”, qui s’est terminé ce jeudi 23 mai. Un message du Saint père a été adressé aux participants.

Discours du Pape François lu devant le participants :

“Je voudrais souligner ici que les soins palliatifs authentiques sont radicalement différents de l’euthanasie qui n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants.

Il s’agit plutôt d’un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet” dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger » (Fratelli tutti, n. 18).

En effet, l’euthanasie est souvent présentée à tort comme une forme de compassion. Pourtant, la “compassion”, un mot qui signifie “souffrir avec”, n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre.

Les soins palliatifs sont donc une véritable forme de compassion car ils répondent à la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle, psychologique ou spirituelle, en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle.

Nos convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort, les considérant comme faisant partie du mystère de la providence divine et, pour la tradition chrétienne, comme un moyen de sanctification. Dans le même temps, les actes de compassion et le respect manifestés par le personnel médical et les soignants dévoués permet souvent aux personnes en fin de vie de trouver un réconfort spirituel, une espérance et une réconciliation avec Dieu, les membres de leur famille et leurs amis.

En effet, votre service est important – je dirais même essentiel – pour aider les malades et les mourants à réaliser qu’ils ne sont pas isolés ou seuls, que leur vie n’est pas un fardeau, qu’ils restent toujours intrinsèquement précieux aux yeux de Dieu (cf. Ps 116, 15) et unis à nous par les liens de la communion.

Chers amis, je vous encourage tous dans vos efforts pour faire progresser les soins palliatifs pour nos frères et sœurs les plus vulnérables. Puissent vos discussions et débats de ces journées vous aider à persévérer dans l’amour, à donner de l’espérance à ceux qui sont en fin de vie et à faire avancer la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. J’invoque sur vous et vos proches les Bénédictions divines de sagesse, de force et de paix.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 26 avril 2024 FRANÇOIS”

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