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Photo by Jair Lázaro

Fin de vie : Quatre évêques désignés pour porter l’opposition de l’Eglise à ce projet de loi

Ce mercredi 10 avril 2024, la ministre de la Santé a détaillé le contenu du projet de loi sur la fin de vie, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Catherine Vautrin a commenté : ” C’est un débat qui va nécessiter énormément d’écoute, énormément d’humilité (…) et énormément de respect de la liberté de conscience…”

Le texte prévoit entre autres l’instauration d’une “aide à mourir” sous conditions pour des patients en fin de vie affectés par “une souffrance physique ou psychologique du fait de leur pathologie”. Le texte est parti au Conseil d’Etat avec 14 articles, il en revient avec 36″, a précisé la ministre.

De son coté, l’Église catholique a récemment annoncé la mise en place d’une cellule spéciale sur la fin de vie. Cette décision, prise par la Conférence des évêques de France (CEF), témoigne de son engagement sur ce “sujet de société majeur”, en vue des futures échéances parlementaires.

Les quatre évêques désignés comme porte-parole, Monseigneur Pierre-Antoine Bozo ( évêque de Limoges) , Monseigneur Matthieu Rougé ( évêque de Nanterre) , Monseigneur Emmanuel Gobilliard ( évêque de Digne) et Monseigneur Vincent Jordy ( archevêque de Tours ) , sont décrits comme étant particulièrement mobilisés sur la question complexe de l’accompagnement des personnes en fin de vie.

La Conférence des évêques de France (CEF) a adopté une déclaration appelant à « ne pas dévoyer la fraternité » dans le but de faire entendre leurs « profondes réserves à l’égard du projet de loi annoncé sur la fin de vie » et de dénoncer « la mort provoquée ». En signe de leur détermination, la CEF s’est également pourvue d’un pôle spécialement dédié aux affaires institutionnelles.

Les évêques ont exprimé leurs préoccupations concernant le projet de loi, soulignant le risque d’une possible “rupture de digue”. Certains ont également critiqué les propos du président de la République Emmanuel Macron sur les Ehpad, exprimant leur inquiétude quant à une éventuelle dévalorisation des personnes âgées.

Dans ce contexte, Mgr Gobilliard a souligné les peurs des personnes âgées d’être un fardeau pour leur entourage, soulignant la nécessité d’une attention personnelle et spirituelle pour répondre à leurs besoins, afin de dissuader toute demande d’euthanasie.

Monseigneur Rougé a dit son « impression que dans la “start-up nation” les personnes non-productives n’ont plus droit de cité ». « Il y a chez les personnes âgées une telle peur d’être un poids pour leur entourage qu’elles en arrivent à se dire “c’est peut-être la solution” », a affirmé Monseigneur Gobilliard à l’Agence France-Presse, après avoir fait le tour des Ehpad de son diocèse.

Plus généralement la Conférence des Evêques de France a exprimé ses profondes préoccupations quant à une possible légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie en France, affirmant son opposition à ce qu’elle qualifie de “mort provoquée”.

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