Le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a connu une augmentation en 2023, selon une étude de la Drees, le service statistique du ministère de la Santé. Comme l’indique Le Figaro, le nombre d’IVG réalisé a atteint 243 600, soit 8 600 de plus qu’en 2022, correspondant à un taux de 16,8 IVG pour 1 000 femmes en âge de procréer, contre 16,2 ‰ en 2022.
Le rapport souligne également une hausse du ratio d’avortement, qui est passé à 0,34, ce qui signifie qu’il y a eu 34 avortements pour 100 naissances en 2023. Les chercheurs expliquent cette tendance par « la baisse du nombre des naissances, d’une part, et la hausse du nombre des IVG, d’autre part ».
Bien que le délai légal pour avorter ait été prolongé de deux semaines en mars 2022, cela « ne suffit pas à expliquer cette augmentation », selon les auteurs de l’étude. En effet, la majorité des IVG sont réalisées à un stade précoce, entre 5 et 9 semaines d’aménorrhée. Les IVG pratiquées entre la 14e et la 16e semaine ne représentent qu’une minorité de la hausse observée.
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Reprenant les chiffres de la Drees, Le Figaro indique que le taux de recours à l‘IVG a augmenté dans toutes les classes d’âge, avec un pic chez les femmes de 25 à 29 ans, atteignant près de 30 IVG pour 1 000 femmes, un chiffre sans précédent en trente ans. En revanche, le taux chez les mineurs reste faible, à 5,3 pour 1 000, contre 11,5 pour 1 000 en 2006.
En 2023, la majorité des IVG (79 %) ont été réalisées par voie médicamenteuse, loin devant la technique instrumentale, qui est principalement utilisée pour les IVG « tardives ». Depuis 2000, la part des IVG médicamenteuses a considérablement augmenté, passant de 31 % à la majorité actuelle. Ces IVG peuvent être réalisées en cabinet de ville, dans des centres de santé ou lors de téléconsultations.
Les départements d’Outre-mer affichent des taux de recours à l’IVG environ deux fois plus élevés qu’en métropole, avec des chiffres particulièrement élevés en Guyane, où le taux est de 46,7 IVG pour 1 000 femmes en âge de procréer. Le rapport note que « les grossesses précoces sont plus fréquentes en Guyane, en partie à cause d’une méfiance accumulée envers la contraception ».
En valeur absolue, la grande majorité des IVG sont réalisées en métropole (93 %), avec des disparités notables selon les régions, notamment en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Avec Le Figaro