Réponse à l’article de Golias : « Extrême droite : Honte aux évêques français ! »
L’article récemment publié par la revue Golias soulève des critiques sévères envers les évêques français, les accusant de complicité silencieuse face à la montée de l’extrême droite parmi les catholiques pratiquants en France.
L’auteur reproche aux représentants de l’Église leur absence dans la campagne électorale des législatives et dénonce leur supposée défection morale vis-à-vis de l’Évangile.
Premièrement, il est important de noter que les évêques ne sont pas tenus de s’engager directement dans des campagnes politiques partisanes, comme ils l’ont dit il n’y a « que des coups à prendre »… et cette tribune de Golias en est l’illustration. Rappelons aussi que certains évêques se sont déjà plus ou moins maladroitement exprimés…Les évêques des hauts-de-france ayant appelé à une « sagesse politique », qu’est ce qu’une sagesse politique ?
Depuis 1905, l’Église est obligée de se faire petite sur la scène politique…L’accusation de « désertion en rase campagne électorale » semble donc exagérée et déplacée.
De plus, l’article met en lumière le fait que certains catholiques ont voté en faveur de candidats d’extrême droite lors des récentes élections européennes comme si cela était déjà un sacrilège en soi … Notons que cette tendance reflète un malaise profond au sein de la société française face aux changements socio-culturels. Rappelons que chaque individu, quel que soit son appartenance religieuse, détient le droit et la responsabilité de choisir librement son engagement politique, en fonction de ses convictions personnelles.
En outre, il est important de reconnaître que les fidèles catholiques ont manifesté des préoccupations qu’il faut avoir écouter concernant certains programmes politiques et la position vis-à-vis de l’islam et d’une certaine politique migratoire qui bouleversent, qu’on le veuille ou non, l’identité historique de la France.
De son côté, la doctrine sociale de l’Église qui rassemble l’ensemble des textes et des réflexions en matière de théologie morale sociale doit éclairer les enseignements de l’Église sur le bien dans le champ social, afin de révéler l’actualité de l’évangile (définition des Bernardins):
« La DSE éclaire d’une lumière qui ne change pas les problèmes toujours nouveaux qui surgissent. Cela préserve le caractère à la fois permanent et historique de ce “patrimoine” doctrinal, qui avec ses caractéristiques, appartient à la Tradition toujours vivante de l’Église. » (Caritas in Veritatis). À partir de Gaudium et Spes, les joies, détresses et espérances du temps sont aussi celles de l’Église, ancrée dans son temps…
Le choix exprimé par des millions d’électeurs catholiques est certainement aussi l’expression de cette détresse et de ces espérances déçues… et de cela, les évêques de France en ont certainement conscience… alors mieux vaut garder le silence…
Accuser les évêques de complaisance ou d’abandon est non seulement injustifié mais aussi contre-productif et certainement révélateur d’un esprit toujours plus anticlérical… Notons que Golias est connu pour son ton pamphlétaire et ses dossiers sensationnels, alors mieux vaut garder le silence que d’aboyer avec la meute…