En Inde, la menace grandit à l’approche du 1er mars 2025, une date marquée par un appel à la violence à grande échelle contre les chrétiens. Après le pèlerinage du Maha Kumbh Mela, auquel ont participé près de 600 millions d’hindous, une série de discours enflammés ont enflé un climat de haine contre les communautés chrétiennes, incitant à des actes de violence. Le pays se trouve face à une situation inquiétante, où l’appel à un massacre se fait entendre de plus en plus fort.
Le 26 janvier, lors du « Hindu Religious Parliament », un événement organisé par le Vishwa Hindu Parishad (VHP), un discours haineux a été prononcé par M. Aadesh Soni, un militant hindouiste de Raipur. Ce dernier a ouvertement incité à la violence contre les chrétiens, les accusant de consommer de la viande de vache. Devant une foule acquise à sa cause, il a exhorté 5 000 hindous à se rendre dans les villages de Bishrampur, Ganeshpur et Jhanakpur, des villages où résident exclusivement des chrétiens, pour « les mutiler et les massacrer ». Un appel clair à l’horreur, soutenu par une organisation logistique via un groupe WhatsApp, pour coordonner les actions des participants.
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Le massacre est programmé pour le 1er mars. Cette incitation à la violence a trouvé un écho supplémentaire dans les paroles du Shankaracharya Avimukteshwaranand, un leader spirituel hindou de premier plan. Il a appelé ses partisans à « tuer ceux qui tuent la mère vache », un message particulièrement violent, largement partagé sur les réseaux sociaux. L’ampleur de la mobilisation et la rapidité de la diffusion de ces incitations témoignent d’une radicalisation inquiétante, alimentée par l’impunité dont jouissent certains extrémistes.
Face à ce climat de terreur, la communauté chrétienne se mobilise. Les églises baptistes, en particulier celles du Nagaland, ont lancé des appels urgents aux autorités du Chhattisgarh pour éviter un massacre annoncé. Vishal Mangalwadi, un intellectuel chrétien respecté, a également adressé un message direct au Premier ministre indien et aux autorités de l’État, insistant sur l’urgence d’agir pour protéger les chrétiens.
La question qui se pose désormais est celle de l’efficacité de ces appels. Les autorités sauront-elles prendre les mesures nécessaires pour prévenir ce massacre, ou bien l’Inde verra-t-elle l’une de ses pires tragédies récentes se réaliser sous l’effet de la violence communautaire incitée par des discours haineux ?
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extrait : « Donne-moi aussi la corde, je vais mener la lutte, si le commerce de la viande de vache ne cesse pas »