Depuis 2000 ans

Jubilé 2025: Pourquoi la tombe de Saint Pierre sera au cœur des visites des millions de Pèlerins ?

Deux chercheurs dans la nécropole située   sous le maître-autel de la Basilique -  crédit basilicasanpietro
Deux chercheurs dans la nécropole située sous le maître-autel de la Basilique - crédit basilicasanpietro
À l’approche du Jubilé de l'Année 2025, plus qu’un simple vestige, la tombe de Saint pierre est le symbole de la continuité de la mission apostolique.

À l’approche du Jubilé de l’Année 2025, la tombe de saint Pierre, située sous la basilique Saint-Pierre au Vatican, continue de captiver chercheurs et pèlerins. Cette sépulture, confirmée au XXe siècle grâce aux fouilles lancées par le Pape Pie XII, n’est pas simplement un vestige archéologique mais un témoignage vivant de la fondation de l’Église catholique. Philippe Pergola, ancien recteur de l’Institut pontifical d’archéologie chrétienne, évoque son importance dans une interview proposée par Vatican News.

La tombe de saint Pierre se situe dans la Nécropole Vaticane, sous le niveau des Grottes Vaticanes, entre trois et onze mètres sous la nef centrale de la basilique. Ce site regorge de témoignages archéologiques majeurs, y compris des traces de la basilique constantinienne et du chemin menant à la sépulture du Prince des Apôtres.

Ce lieu se trouve précisément sous le maître-autel de la basilique Saint-Pierre, sur le versant sud de la colline du Vatican, à proximité du cirque de Néron, où se déroulèrent les persécutions contre les chrétiens au temps de l’empereur Néron (54-68). Après le martyre de Pierre, cette modeste sépulture est devenue un lieu de pèlerinage dès les premiers siècles du christianisme.

Un siècle après le martyre de l’Apôtre, un édicule funéraire fut érigé au-dessus de sa tombe. Ce « trophée de Gaius », nommé d’après un témoignage du presbytre Gaius à la fin du IIe siècle, était destiné à marquer l’emplacement de la tombe de Saint Pierre. L’historien Eusèbe de Césarée rapporte : « Je peux vous montrer les trophées des apôtres. Car si vous voulez aller au Vatican ou sur le chemin d’Ostie, vous y trouverez les trophées de ceux qui ont fondé cette Église » (Histoire ecclésiastique, 2, 25, 6-7). Ces premiers pèlerins ont gravé des inscriptions et des graffitis pour honorer la mémoire de l’Apôtre.

Au début des années 1940, sous Pie XII, des fouilles discrètes ont été menées sur l’emplacement de l’Autel de la Confession et dans les Grottes Vaticanes, révélant des bâtiments en briques du IIe siècle. Ces structures, d’abord à ciel ouvert, ont été intégrées comme fondations de la basilique de Constantin au IVe siècle. Cet édifice monumental fut édifié pour honorer le prince des apôtres, avec un travail de nivellement colossal pour aménager le terrain. Plus de 40 000 mètres cubes de terre furent déplacés pour préserver la nécropole et permettre la construction de la basilique.

Tombeau de Saint Pierre – photo wikipedia

La découverte de la tombe de saint Pierre en 1950, bien que non accompagnée immédiatement d’une identification des ossements, fut un tournant décisif pour l’archéologie chrétienne. C’est en 1952 que Margherita Guarducci, en étudiant les graffiti dans la nécropole, découvrit l’inscription « Petros eni » (« Pierre est ici »), et une boîte de porphyre contenant des ossements. Ces restes correspondaient à un homme d’une soixantaine d’années souffrant d’arthrose, une maladie commune chez les pêcheurs, ce qui suggéra que ces ossements étaient bien ceux de saint Pierre, bien que la question des reliques reste ouverte.

Lire aussi

La Nécropole Vaticane, découverte à la fin des années 1930, révèle de nombreuses tombes antiques, dont certaines remontent au IIe siècle. Ce site témoigne de la vénération chrétienne du lieu dès les premières décennies après le martyre de saint Pierre, corroborée par des inscriptions retrouvées. Ce patrimoine archéologique, qui s’étendait sur les pentes méridionales de la colline du Vatican avant d’être recouvert par la basilique constantinienne, permet de mieux comprendre l’histoire de ce lieu sacré.

Les fouilles ont également mis en lumière la manière dont l’empereur Constantin transforma le site : il ordonna la construction d’une basilique gigantesque, mais pour ce faire, il fallut démolir les structures funéraires dont la hauteur excédait celle du sol de la future église. Cependant, bien que la basilique constantinienne ait recouvert la nécropole romaine, elle a aussi assuré sa conservation, permettant ainsi la préservation de la tombe de saint Pierre jusqu’à aujourd’hui.

Philippe Pergola souligne l’importance de ces découvertes non seulement pour l’archéologie, mais aussi pour la foi chrétienne. La tombe de saint Pierre reste un lieu sacré, un lien vivant entre les chrétiens d’hier et d’aujourd’hui, et un témoignage incontournable de la fondation de l’Église de Rome et de la mission apostolique. La basilique Saint-Pierre, érigée au-dessus de cette sépulture, demeure l’un des plus grands lieux de pèlerinage du monde chrétien. Des millions de pèlerins continuent d’affluer pour rendre hommage au premier pape et renouer avec les racines profondes de leur foi.

La tombe de Saint Pierre sera au cœur des visites des millions de pèlerins lors du Jubilé 2025, car elle représente bien plus qu’un simple site archéologique. En tant que fondation de l’Église de Rome et lieu de sépulture du premier Pape, elle incarne la continuité apostolique et la force vivante de la foi chrétienne.

Depuis des siècles, ce lieu est un symbole de la mission confiée à Saint Pierre par le Christ, et sa redécouverte au XXe siècle a ravivé cette tradition de dévotion. Pour les pèlerins, visiter la tombe de Saint Pierre, c’est renouer avec les racines profondes de l’Église, s’y recueillir et affirmer leur lien spirituel avec l’apôtre qui a établi les bases du christianisme à Rome. Ce lieu sacré est ainsi un passage incontournable pour tout fidèle en quête de la vérité apostolique et du témoignage vivant de la foi catholique

Recevez chaque jour notre newsletter !