Pour la première fois depuis les événements tragiques du 7 octobre, les chrétiens palestiniens ont pu franchir les checkpoints pour se rendre à Jérusalem, grâce à une initiative des autorités israéliennes. Cette décision, présentée comme un geste de bonne volonté, a permis à des milliers de fidèles issus de Cisjordanie et de Gaza de venir prier au Saint-Sépulcre et dans d’autres lieux saints à l’approche de la fête de la Nativité.
Dans la basilique du Saint-Sépulcre, des scènes de recueillement ont marqué le dimanche 8 décembre. Habituellement dominée par les pèlerins étrangers, la basilique a retrouvé les voix des chrétiens locaux, ravis de pouvoir célébrer leur foi dans ce lieu emblématique. Des familles de Bethléem ont prié ensemble sur le Calvaire, tandis que d’autres allumaient des bougies pour leurs proches ou prenaient des photos pour immortaliser ce moment rare.
Parmi les fidèles présents, Jeries Haddad, un professeur de français originaire de Ramallah, confie son émotion à Terre Sainte : « Cela faisait plus d’un an que je n’avais pas pu venir à Jérusalem. Mon premier réflexe a été de venir prier au Saint-Sépulcre. » Comme beaucoup, il voit dans cette journée une opportunité précieuse offerte par les autorités israéliennes, qui ont délivré plus de 11 000 permis pour la période des fêtes.
Ces permis, accessibles via une application nommée El-munaseq (le « Coordinateur »), ont été délivrés selon des critères précis. Bien que certains fidèles aient vu leur demande refusée, beaucoup ont pu profiter de ces jours exceptionnels pour retrouver les lieux saints. L’administration israélienne a également prolongé la période de demande jusqu’au 25 décembre, permettant ainsi à davantage de chrétiens de rejoindre Jérusalem pour Noël.
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Ce geste des autorités israéliennes témoigne d’un effort pour faciliter la célébration des fêtes chrétiennes malgré un contexte sécuritaire tendu. Les responsables religieux locaux ont salué cette initiative, soulignant l’importance de garantir aux communautés chrétiennes un accès aux lieux saints.
Pour les chrétiens palestiniens, cette ouverture représente bien plus qu’un simple geste administratif. Elle symbolise une reconnaissance de leur patrimoine spirituel et une opportunité de renouer avec les traditions de leur foi. À l’approche de Noël, ces jours de prière et de recueillement rappellent que, même dans un contexte complexe, des initiatives peuvent favoriser le dialogue, la paix et l’espoir.
En regagnant Ramallah après une journée passée dans la vieille ville de Jérusalem, Jeries résume l’état d’esprit des nombreux fidèles : « C’était une bénédiction. J’espère pouvoir revenir pour Pâques, insh’allah. »