Le discours du Pape François à la faculté d’informatique et de sciences bioniques de l’Université catholique Péter Pázmány en Hongrie s’inscrit dans une réflexion sur la culture et son rôle dans la société contemporaine. Le Pape prend l’image du Danube pour souligner l’idée que la culture est comme un grand fleuve qui relie les différents lieux de la vie et de l’histoire, permettant de naviguer dans le monde et d’embrasser des pays et des terres lointaines.

Le Pape aborde ensuite le thème de la connaissance et de ses différentes formes, citant le théologien catholique Romano Guardini sur la distinction entre une connaissance humble et relationnelle et une autre manière de connaître qui ne s’immerge plus dans l’objet, mais qui le saisit pour le transformer en machine. Cette seconde manière de connaître conduit, selon le Pape, vers une unique finalité : la machine, et risque de devenir régulatrice, voire dominatrice, de la vie.

Le Pape met en garde contre le manque de limites et la logique du «on peut le faire donc c’est licite», ainsi que la volonté de mettre au centre de tout, non pas la personne et ses relations, mais l’individu centré sur ses besoins, avide de s’enrichir et de s’emparer de la réalité.

Il déplore également l’usage des consolations de la technique pour remplir le vide que certains ressentent et succomber ainsi à un capitalisme sauvage.

Le Pape souligne l’importance de la culture dans la connaissance de soi et la sauvegarde de l’humain et de ses relations fondatrices, avec le transcendant, la société, l’histoire et la création. Il rappelle que l’université est le lieu où la pensée naît, grandit et mûrit, ouverte et symphonique, et appelle à une saine inquiétude et à sortir de ses certitudes pour s’aventurer avec humilité dans le mystère de la vie.

En conclusion, le Pape propose deux phrases-guides : «connais-toi, toi-même» pour reconnaître ses propres limites, et la parole du Christ «la vérité vous rendra libres» qui permet de découvrir la véritable liberté. Il appelle à une connaissance jamais détachée de l’amour relationnel, humble et ouvert, concret et communautaire, courageux et constructif, que les universités sont appelées à cultiver, et la foi à nourrir.