Le pape François a exprimé son “indignation” face au coran qui a été brulé , lors d’une manifestation devant une mosquée à Södermalm, Stockholm (Suède), le 28 juin.Le souverain pontife s’est exprimé lors d’une interview accordée ce lundi 3 juillet à Hamad Al Kaabi, directeur du journal Al-Ittihad des Émirats arabes unis (EAU), au Moyen-Orient.

Interrogé sur l’incident récent en Suède le Saint-Père a affirmé :

“Je suis indigné et dégoûté par ces actions. Tout livre considéré comme sacré par ses auteurs doit être respecté en considération de ses croyants, et la liberté d’expression ne doit jamais être utilisée comme une excuse pour mépriser les autres, et permettre cela doit être rejeté et condamné”

, a-t-il souligné lors de sa première interview à un journal en langue arabe.

La semaine dernière, un homme de 37 ans a brûlé un exemplaire du Coran devant la principale mosquée de Stockholm. L’individu a obtenu l’autorisation des autorités policières pour mener cette action, selon l’agence AFP.

Le Premier ministre suédois, Ulf Hjalmar Kristersson, a déclaré que bien que la décision de la police de permettre mettre le feu soit “légitime”, il considérait qu’elle était “inappropriée”.

Après avoir autorisé la “manifestation”, les autorités ont ouvert une enquête contre l’homme de 37 ans, Salwan Momika, d’origine iraquienne, pour “incitation à la haine raciale”.

Le pape François a mentionné à plusieurs reprises le document sur la Fraternité humaine, signé à Abu Dhabi par lui-même et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmed el-Tayeb en février 2019. Depuis lors, ce document est devenu un outil diplomatique pour le pape François, qui le remet aux délégations qu’il reçoit au Vatican. Le Saint-Père a souligné que

“c’est un texte important non seulement pour le dialogue entre les religions, mais aussi pour la coexistence pacifique entre tous les êtres humains. Ou bien il y aura une civilisation de la fraternité ou de l’hostilité, ou nous construisons ensemble l’avenir ou il n’y aura pas d’avenir”.

Le contenu est également devenu un instrument de dialogue, à tel point que le Pontife a exposé les mêmes principes du texte dans son discours devant le grand ayatollah Sayyid Ali Husaini Sistani en Irak en 2021, puis lors de son voyage à Bahreïn en 2022.

Dans l’interview publiée ce lundi, le pape a également exprimé son appréciation de l’engagement des Émirats arabes unis à “construire un avenir et à forger une identité ouverte, capable de surmonter la tentation de l’isolement et de la radicalisation”.

Il a rappelé sa visite à Abu Dhabi en 2019 et a saisi l’occasion pour remercier Cheikh Mohamed bin Zayed pour le chemin entrepris pour promouvoir la fraternité, la paix et la tolérance.

François a demandé que les jeunes ne soient pas victimes d’illusions et de haines, et qu’ils ne soient pas laissés seuls par les adultes : “À mon avis, la seule façon de protéger les jeunes des messages négatifs et des fausses nouvelles inventées, ainsi que des tentations du matérialisme, de la haine et des préjugés, est de ne pas les laisser seuls dans cette bataille, mais de leur donner les outils nécessaires, qui sont la liberté, le discernement et la responsabilité”.

Il a souligné que “la liberté distingue une personne. Dieu nous a créés libres, même pour le rejeter. La liberté de pensée et d’expression est essentielle pour les aider à grandir et à apprendre”.

Il a expliqué que “nous ne devons jamais tomber dans l’expérience de traiter les jeunes comme des enfants incapables de choisir et de prendre des décisions. Ils sont le présent, et investir en eux signifie garantir la continuité”. C’est ainsi que nous respectons également la règle d’or de traiter les autres comme nous aimerions être traités.

Dans l’interview, le Saint-Père a exprimé sa satisfaction devant l’acceptation que son message de paix mondiale et de coexistence a reçu au sein de la communauté internationale.

“La fraternité humaine est l’antidote dont le monde a besoin pour se guérir du poison de ces blessures. L’avenir de la coopération interreligieuse repose sur le principe de réciprocité, le respect de l’autre et de la vérité”.

“Notre tâche est de transformer le sentiment religieux en coopération, en fraternité, en bonnes actions concrètes. Aujourd’hui, nous avons besoin de bâtisseurs de paix, pas de fabricants d’armes ; nous avons besoin de bâtisseurs de paix, pas de fauteurs de conflits ; nous avons besoin de pompiers, pas de pyromanes ; nous avons besoin de défenseurs de la réconciliation, pas de personnes qui menacent de détruire”, a-t-il ajouté.

À cet égard, le pape a déclaré : “Il est facile de parler de fraternité, mais la véritable mesure de la fraternité réside dans ce que nous faisons réellement concrètement pour aider, soutenir, nourrir et accueillir mes frères et sœurs dans l’humanité. Tout bien, par sa nature même, doit être pour tous sans distinction. Si je ne fais du bien qu’à ceux qui pensent ou croient comme moi, alors mon bien est de l’hypocrisie, car le bien ne connaît pas de discrimination ni d’exclusion”.

En ce qui concerne l’augmentation des menaces terroristes, le Saint-Père a répondu en citant le document et a condamné

“toutes les pratiques qui menacent la vie, telles que les génocides, les actes terroristes, les migrations forcées, le trafic d’organes humains, l’avortement et l’euthanasie, ainsi que les politiques qui soutiennent tout cela”.

Enfin, il s’est référé à l’urgence climatique et environnementale. Le Pape a souligné : “La seule façon efficace de faire face à cette crise est de trouver des solutions réalistes aux problèmes réels de la crise écologique. Nous devons passer des déclarations à l’action avant qu’il ne soit trop tard”.

Le pape François a appelé à investir dans la jeunesse pour mettre fin à la haine et à la discrimination. Le souverain pontife a également souligné l’importance de la coopération interreligieuse et a condamné les pratiques qui menacent la vie et soutiennent la violence. Enfin, il a appelé à agir rapidement pour faire face à la crise environnementale.

Source Vatican News