Le 18 novembre dernier, la plateforme de streaming Paramount+ a dévoilé la bande-annonce de son nouveau film de Noël, Dear Santa*. Immédiatement, la réaction a été virulente. Dans ce film, l’acteur Jack Black incarne Satan, et l’intrigue repose sur un petit garçon, Liam Turner, qui écrit par erreur une lettre adressée au diable au lieu de Père Noël. Ce film, loin du Noël chrétien, de la naissance du Christ qui est à l’origine de la fête de Noël, a rapidement provoqué une vague de critiques, notamment en raison de sa représentation de Satan comme une figure sympathique qui offre trois vœux en échange de l’âme du garçon.
La question qui se pose avec ce film n’est pas seulement de savoir si le film est approprié pour les fêtes, mais plutôt de comprendre comment il reflète une tendance inquiétante à banaliser les forces du mal et à défigurer l’essence même de Noël.
Une œuvre qui banalise le mal
Dans « Dear Santa », Liam fait la terrible erreur d’écrire à Satan, pensant s’adresser au Père Noël, une confusion tragique qui déclenche une série d’événements. Le diable lui propose un marché : trois vœux en échange de son âme. La bande-annonce nous montre un Satan jovial qui se vante de pouvoir offrir au garçon plus que ce que pourrait lui offrir le Père Noël : célébrité, argent, et un train de vie luxueux. Liam se laisse emporter par l’illusion de ces cadeaux matériels, mais la tragédie se cache dans l’échange de son âme, un prix élevé pour des désirs éphémères.
Le film pousse plus loin encore la réécriture de Noël, une fête chrétienne par excellence, en en faisant un terrain de jeu pour les forces de l’ombre. Satan n’est plus une figure effrayante, celle du mal absolu, mais un personnage presque comique, capable de séduire et d’attirer par des promesses de bonheur immédiat. Ce renversement des rôles et de valeurs est inquiétant. La célébration de la naissance du Christ, qui nous sauve de la domination du mal est ici reléguée au second plan et le mal est dépeint comme une alternative séduisante, presque innocente.
Paramount+ ne peut échapper à sa responsabilité dans la diffusion de ce film qui banalise les forces du mal, particulièrement en le proposant à un large public, dont des enfants. En choisissant de produire et de promouvoir Dear Santa, la plateforme s’engage dans une dérision inacceptable de Noël et de la spiritualité chrétienne.
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Des voix s’élèvent contre cette dérision du sacré
Si certains considèrent « Dear Santa » comme une « simple comédie de Noël »sans réelle portée morale, d’autres y voient à juste titre un exemple de plus de la banalisation des valeurs chrétiennes. Un utilisateur d’Instagram a exprimé qu’il ne perdrait pas son temps à regarder un film qui « glorifie Satan », tandis qu’un autre a ajouté que « la normalisation de Satan continue », mettant en garde contre cette dérive qui transforme les puissances des ténèbres en divertissement.
Cette tendance à minimiser le mal, à le rendre accessible, voire sympathique, est devenue de plus en plus courante dans les productions hollywoodiennes. Elle n’est pas sans rappeler les films et séries où les figures diaboliques sont souvent présentées sous un jour plus humain, voire compréhensif. Le problème ici n’est pas seulement que le mal est traité à la légère, mais qu’il est dépeint comme une alternative attirante et désirable à une vie chrétienne, simple et vertueuse.
Un signe inquiétant d’un Noël déchristianisé
Noël, autrefois un moment de profonde dévotion et de foi, se transforme ainsi en un festival de consommation, d’illusion et de dérision des valeurs chrétiennes. « Dear Santa » ne se contente pas de détourner la tradition ; il s’attaque à l’essence même de ce qui fait Noël. La célébration chrétienne de la naissance du Sauveur est remplacée par une aventure où le Malin se livre à un commerce avec un enfant innocent. Cette approche dénature l’esprit de Noël, un moment qui devrait nous rappeler que la lumière du Christ a brillé dans les ténèbres, que le mal a été vaincu.
Le film reflète une tendance inquiétante où la spiritualité chrétienne se trouve de plus en plus marginalisée au profit d’un divertissement facile qui dilue les valeurs fondamentales du christianisme. L’attaque contre Noël dans cette œuvre, en en faisant une simple fable de Noël où Satan apparaît comme un personnage comique et presque inoffensif, est un symptôme d’un monde qui semble vouloir oublier ce que cette fête représente : l’espérance, le salut, et la victoire du Bien sur le Mal.
Il faut nous interroger sur ce que nous autorisons à voir, et sur ce qui nous est présenté comme une « norme » acceptable dans la société contemporaine.
*Cher Père Noël