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les Trésors Cachés de l’Afrique Chrétienne et Byzantine au Museum de New-York


Pendant la période de Noël, le Metropolitan Museum of Art de New York, communément appelé “le Met”, présente une exposition spéciale intitulée “Afrique & Exposition Byzance”, mettant en lumière l’une des plus anciennes Madones et des icônes de l’Enfant Christ, ainsi que d’autres œuvres d’art paléochrétien.

Cette exposition exceptionnelle, qui a ouvert ses portes fin novembre et se tiendra jusqu’au début de mars, offre un regard sur près de 180 œuvres d’art complexes et magnifiques provenant du Nord de l’Afrique, créées entre le IVe et le XVIe siècle.

Une grande partie de cette exposition est dédiée à l’art nord-africain datant du IVe au VIIe siècle, lorsque le christianisme exerçait une influence religieuse et culturelle prépondérante dans la région.

Bien que l’Afrique du Nord soit aujourd’hui principalement musulmane, elle a une riche histoire chrétienne qui préexistait aux invasions islamiques du VIIe siècle. Cette exposition vise à mettre en lumière cette période relativement méconnue et à explorer comment l’art et la culture nord-africains ont été influencés par l’Empire byzantin chrétien, qui était l’héritier de l’ancien Empire romain.

Le Dr Andrea Achi, commissaire de l’exposition, a souligné que les liens entre Byzance et l’Afrique étaient jusqu’à présent sous-étudiés, malgré l’ampleur de l’Empire byzantin, qui englobait certaines parties de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie.

L’exposition se concentre sur les périodes où une grande partie de l’Afrique du Nord était sous la domination de l’Empire byzantin depuis sa capitale, Constantinople. Elle met également en avant le développement du christianisme primitif dans les royaumes de la corne de l’Afrique.

Toutes les pièces exposées sont de nature religieuse ou chrétienne, mais elles mettent en évidence les traditions religieuses et artistiques distinctives qui ont prospéré en Tunisie, en Égypte, au Soudan et en Éthiopie. Elles témoignent des échanges culturels et des croyances qui ont lié l’Afrique à l’ancien Empire byzantin.

L’une des pièces remarquables est une icône représentant la Vierge Marie et l’Enfant Jésus, entourée de saints, de Théodore, de George et de deux anges, tous éclipsés par la main de Dieu. Cette icône du VIe siècle était conservée au Saint Monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï, en Égypte, et est considérée comme l’une des icônes les plus anciennes au monde.

L’exposition comprend également des œuvres provenant de l’ancienne cathédrale nubienne de Faras, dont une peinture murale représentant l’évêque nubien Petros éclipsé et protégé par Saint Pierre, le premier pape. De nombreuses œuvres religieuses de Nubie sont menacées par la guerre civile au Soudan.

D’autres pièces exposées incluent des livres d’Évangile, des icônes, des bijoux, des poteries, des lampes, des peintures, des croix et des tapisseries illustrant le Christ, la Bienheureuse Vierge Marie, des saints, des archanges, des évêques, des cathédrales, des églises et des histoires bibliques, révélant ainsi une culture profondément chrétienne en Afrique du Nord.

Même si la majeure partie de ces œuvres date du IVe au VIe siècle, il est important de noter qu’après l’ascension de l’islam au VIIe siècle en tant que religion dominante dans la région, des traditions religieuses et artistiques chrétiennes distinctes ont continué à prospérer dans les royaumes africains.

Une œuvre marquante de cette époque est une peinture sur panneau représentant une Sainte Mère couronnée allaitant l’Enfant Jésus du XVe siècle, témoignant de la persistance de l’art chrétien en Afrique du Nord à la fin du Moyen Âge.

L’influence de Byzance chrétienne et son interaction avec l’Afrique ont perduré bien après la chute de l’Empire byzantin en 1453. Cette exposition vise à élargir la compréhension du public sur le monde byzantin et à mettre en lumière le rôle crucial des premières civilisations chrétiennes africaines dans ces réseaux transnationaux de commerce et d’échange culturel.

Le directeur et PDG du Met, Max Hollein, a souligné l’engagement du musée à promouvoir de nouvelles perspectives et à remettre en question la perception académique du monde. Cette exposition , avec la publication qui l’accompagne, combine des découvertes scientifiques dans les domaines de l’art, de la religion, de la littérature, de l’histoire et de l’archéologie pour offrir une histoire mondiale plus complète.

Source CNA

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