Lors de ses traditionnels vœux au corps diplomatique, ce jeudi 9 janvier, le Pape François a présenté une vision audacieuse et prophétique pour répondre aux défis contemporains. Devant les ambassadeurs de 184 États, il a esquissé les contours d’une « diplomatie de l’espérance », fondée sur quatre piliers : la vérité, le pardon, la liberté et la justice.
Dans son discours François a dénoncé les fractures identitaires, la polarisation des sociétés et les dérives technologiques. « Les frontières modernes prétendent être des lignes de démarcation identitaires où la diversité est un motif de méfiance, de défiance et de peur », a-t-il déclaré, exhortant à remplacer « la logique de l’affrontement » par « la logique de la rencontre ».
Le pape a mis en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle, trop souvent exploitée pour manipuler les consciences : « Elle rétrécit les perspectives mentales, simplifie la réalité et, paradoxalement, isole, en particulier à travers les réseaux sociaux. »
Le souverain pontife a insisté sur la nécessité de pardonner pour guérir les blessures des conflits. Il a notamment évoqué l’Ukraine, appelant à « une paix juste et durable » et au « pansement des plaies infligées par l’agression ». Pour le Proche-Orient, il a souhaité que « Jérusalem devienne la ‘ville de la rencontre’, où chrétiens, juifs et musulmans cohabitent en harmonie et dans le respect ».
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Le Pape a également dénoncé l’indifférence face aux crises humanitaires, en particulier en Afrique, où les conflits, le terrorisme et les catastrophes naturelles exacerbent les souffrances : « Nous avons le devoir de déployer un maximum d’efforts pour sauvegarder notre maison commune. »
“Pas de paix sans liberté religieuse”
La liberté religieuse a été présentée comme le fondement indispensable à une paix durable. « Il n’y a pas de paix véritable si la liberté religieuse n’est pas garantie », a-t-il affirmé, dénonçant les persécutions contre les chrétiens en Asie, en Afrique, et même en Europe, où la liberté religieuse fait face à des formes plus subtiles de restriction.
Évoquant le Nicaragua, le Pape a exprimé son inquiétude face aux mesures répressives contre l’Église : « Le Saint-Siège reste toujours disponible pour un dialogue respectueux et constructif », a-t-il souligné, appelant à une reconnaissance pleine de la liberté religieuse.
François a conclu en insistant sur l’importance de la justice, notamment en annulant les dettes des pays pauvres et en luttant contre les inégalités environnementales. « Que l’espérance fleurisse dans nos cœurs et que notre époque trouve la paix qu’elle désire tant », a-t-il souhaité.
En ces temps troublés, les vœux du Pape François veulent raisonner comme un appel à bâtir un monde fondé sur le dialogue, la dignité humaine et une fraternité universelle. Une diplomatie de l’espérance, ancrée dans l’Évangile.
Source Vaticane.