Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, a été élu le 9 mars 2025 à la tête du Parti libéral du Canada, succédant ainsi à Justin Trudeau en tant que Premier ministre. Cette transition intervient dans un contexte de tensions commerciales accrues avec les États-Unis, notamment en raison des menaces tarifaires émises par le président américain Donald Trump.
Né le 16 mars 1965 à Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest, Mark Carney a grandi dans une famille catholique pratiquante. Son père, Robert Carney, était un éducateur engagé et un fervent défenseur de l’enseignement catholique. Cette éducation a profondément influencé Mark Carney, qui a poursuivi des études en économie à Harvard avant d’obtenir un doctorat à l’Université d’Oxford.
Durant sa carrière, Carney a été reconnu pour sa gestion efficace de la crise financière de 2008 en tant que gouverneur de la Banque du Canada, puis pour son rôle à la Banque d’Angleterre, où il a navigué à travers les incertitudes du Brexit. Son expertise économique est largement saluée, et sa transition vers la politique est perçue comme une volonté de mettre ses compétences au service du pays dans une période de défis économiques et diplomatiques.
A peine élu Mark Carney a posé les bases de sa détermination :
« Ce sont des jours sombres, des jours sombres provoqués par un pays [les Etats-Unis] auquel nous ne pouvons plus faire confiance », a poursuivi le nouveau dirigeant, estimant qu’il ne fallait « pas laisser Trump gagner ».
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D’après un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi dernier, Mark Carney est le candidat favori des Canadiens pour « affronter » le président américain. Il recueille 43 % des intentions, contre 34 % en faveur du leader conservateur Pierre Poilievre.
En 2012 , il faisait part de ses réflexions sur la façon dont sa foi pouvait influencer son action :
« Avant de m’installer à Ottawa, il y a près de 15 ans, j’avais timidement suggéré, dans certains de mes écrits, que les syndicats fonctionnaient parfois comme des « substituts religieux ». Cette réflexion m’était venue après avoir fait partie d’un syndicat lié au secteur de la presse au début de ma carrière journalistique, puis après être passé du côté de la direction, me retrouvant parfois face à des négociateurs syndicaux.
À l’époque, j’écrivais parfois sur le « journalisme de conciliation » – une démarche visant à utiliser le reportage et l’éditorial pour aider les différents groupes de la société à mieux se comprendre. Parfois, peut-être avec un certain ton impérial, je suggérais que les journalistes membres de syndicats avaient une responsabilité particulière pour favoriser cette compréhension.
J’évoquais également les opportunités pour le monde du travail et celui de la direction de sortir de la mentalité des grèves et des lock-outs, en adoptant des approches émergentes de médiation et de conciliation, visant à apaiser les tensions et à obtenir des accords plus justes et équilibrés.
Lorsque c’était approprié – et peut-être avec une certaine présomption – j’expliquais que mes vues sur la médiation et la conciliation découlaient de ma propre compréhension de la foi chrétienne. » ( Source canadianchristianity.com )
Cependant, malgré son éducation catholique, les positions de Mark Carney sur des sujets sensibles tels que l’avortement et les relations avec l’Église catholique ne sont pas explicitement connues. Certains observateurs espèrent que sa foi personnelle influencera ses politiques publiques, notamment en ce qui concerne la protection de la vie et le soutien aux institutions religieuses. Néanmoins, il est important de noter que Carney a également été impliqué dans des forums internationaux, tels que le Forum économique mondial, ce qui a suscité des interrogations sur l’alignement de ses valeurs personnelles avec ses engagements professionnels.
En tant que Premier ministre, Mark Carney devra naviguer entre ses convictions personnelles et les réalités politiques d’un pays diversifié, tout en adressant les attentes de diverses communautés, y compris celles de la communauté catholique. Son leadership sera scruté pour voir comment il concilie foi personnelle et gouvernance publique, et s’il apportera des changements significatifs aux politiques établies par son prédécesseur.