Depuis 2000 ans

Marseille : la restauration de Notre-Dame de la Garde démarre aujourd’hui, un chantier historique

La basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille - DR
La basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille - DR
Grâce à la générosité des fidèles et des habitants, une partie significative des fonds nécessaires a été réunie, mais l'effort doit se poursuivre pour redonner tout son éclat à ce sanctuaire vénéré.

En ce 2 février, jour de la Présentation du Seigneur au temple , Notre-Dame de la Garde, emblème spirituel et témoignage chrétien de Marseille, entame une restauration majeure. La basilique perchée sur la colline éponyme, est depuis des siècles le symbole de la foi et de la protection divine pour les Marseillais. Construite entre 1853 et 1864 sur les fondations d’une ancienne chapelle dédiée à la Vierge Marie, elle est familièrement appelée la « Bonne Mère » par les habitants.

Sa statue monumentale de la Vierge à l’Enfant, haute de plus de 10 mètres, veille sur la cité phocéenne depuis son sommet, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée. Aujourd’hui, en ce jour de la chandeleur , la basilique entre dans une phase cruciale de son histoire, avec un chantier de restauration qui s’étendra jusqu’au 8 décembre 2025, fête de l’Immaculée Conception.

Les travaux, qui concernent principalement la statue de la Vierge et le clocher, sont rendus possibles grâce à la mobilisation exceptionnelle des fidèles et des habitants. Lancée en mai dernier, la campagne « Je soutiens la Bonne Mère » a permis de collecter 1,1 million d’euros sur les 2,8 millions nécessaires. Des milliers de donateurs ont participé à l’opération « Offrez une feuille d’or à la Bonne Mère », contribuant ainsi à la restauration de la statue. Des entreprises locales, telles que l’Olympique de Marseille, ainsi que des maisons artisanales, ont également apporté leur soutien en créant des éditions spéciales dont une partie des ventes est reversée au projet.

Parallèlement, la ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est rendue à Marseille le 16 janvier dernier et a proposé le classement de Notre-Dame de la Garde au titre des monuments historiques, soulignant ainsi l’importance de la préservation de ce patrimoine emblématique. Toutefois, le diocèse de Marseille a précisé que des discussions étaient en cours et qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise.

Lire aussi

Le chantier, dirigé par l’architecte Xavier David, marseillais et historien de l’art, repose sur une approche de conservation fidèle aux principes de la Charte de Venise. Loin d’une restauration invasive, l’objectif est de préserver autant que possible les éléments d’origine, en veillant à respecter les matériaux et les techniques utilisées lors de la construction. L’entreprise Girard est chargée de la conservation de la pierre, du fer et du cuivre, tandis que l’atelier Gohard, reconnu mondialement pour son expertise en dorure monumentale, s’occupera de la redorure de la statue avec 30 000 feuilles d’or.

Un échafaudage monumental, conçu pour résister aux vents puissants de la région, a été installé pour permettre aux artisans d’accéder à la statue et au clocher. Un élévateur géant facilitera le transport des matériaux et des ouvriers, optimisant ainsi l’efficacité du chantier. Pendant les travaux de dorure, prévus pour la fin de l’été, la statue sera enveloppée d’une bâche thermosoudée pour la protéger des éléments extérieurs et garantir des conditions optimales pour l’application des feuilles d’or.

Malgré l’avancement significatif du projet, il reste encore 1,7 million d’euros à collecter pour achever la restauration. Le diocèse de Marseille appelle donc à la poursuite de la mobilisation des fidèles, des habitants et des entreprises locales pour assurer la préservation de ce patrimoine sacré.

Le père Xavier Manzano, vicaire général du diocèse, souligne : « Ce sanctuaire est bien plus qu’un monument, il est une lumière pour notre ville et un refuge pour tant de cœurs en quête de paix. ».Désormais lancé, ce chantier d’envergure mobilisera artisans, fidèles et mécènes tout au long de l’année. Un projet ambitieux, porté par une ferveur populaire indéfectible, qui vise à transmettre aux générations futures l’éclat et la grandeur de la Bonne Mère.

Recevez chaque jour notre newsletter !