Les persécutions contre les catholiques se poursuivent dans le pays d’Amérique centrale. Au pouvoir de 1979 à 1990 et depuis 2007, le dirigeant révolutionnaire socialiste Daniel Ortega maintient sa répression acharnée envers les serviteurs d’une Eglise catholique qu’il considère comme une “dictature” et une “tyrannie”. La presse nicaraguayenne rapporte l’arrestation ce jeudi 1er août de deux prêtres, vicaires du diocèse de Matagalpa par la police nationale : Mgr Ulises René Vega Matamoros (curé de l’église San Ramón) et Mgr Edgard Sacasa (curé de l’église de San Isidro). L’arrestation se serait déroulée pendant la célébration de saint Dominique de Guzmán, particulièrement vénéré au Nicaragua.
C’est dans ce même diocèse que l’évêque et figure de l’opposition au régime d’Ortega, Rolando Álvarez, avait été emprisonné en décembre 2023, puis expulsé vers Rome en janvier 2024.
Le 26 juillet dernier, le prêtre successeur de Rolando Álvarez et responsable du diocèse d’Esteli, Mgr Frutos Valle, avait lui aussi été arrêté et placé en résidence surveillée. Aciprensa rapportait l’annulation de trois ordinations sacerdotales par le gouvernement dans la foulée de l’arrestation du prêtre âgé de 80 ans.
143 prêtres contraints à l’exil depuis 2018
Le père Edwin Roman, ex-curé de l’église nicaraguayenne de Saint-Michel-Archange de Masaya, désormais exilé à Miami, a commenté l’arrestation des deux vicaires sur son compte X. “La dictature de Daniel Ortega et Rosario Murillo profite de l’attention mondiale sur le Venezuela pour emprisonner deux prêtres et poursuivre la persécution de l’Église catholique, au milieu d’un silence complice et du manque de courage pour prêcher sincèrement l’Evangile”.
L’index mondial mondial de persécution des chrétiens a recensé pas moins de 347 églises attaquées au Nicaragua au cours de l’année 2023. Selon une étude de l’avocate Martha Patricia Molina, 143 prêtres ont été contraints de quitter le pays dirigé par Ortega entre 2018 et 2024.