Laghet, également connu sous le nom italien de Laghetto, est un hameau situé dans la commune de La Trinité, qui portait autrefois le nom de La Trinité-Victor en l’honneur de Victor-Emmanuel Ier. Il se trouve dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dès le XVIIe siècle, la commune abrite une chapelle consacrée à la Vierge Marie, qui est réputée pour ses guérisons miraculeuses. Aujourd’hui, le sanctuaire Notre-Dame de Laghet est l’un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés en France, attirant des croyants venant de tous les coins du monde.
Il existait depuis le XVème siècle une petite chapelle sur un éperon rocheux, nichée au cœur du vallon de Laghet. Cette humble chapelle servait d’abri aux hommes et aux bêtes et était entourée de modestes habitations où vivaient des paysans et des bergers. En 1625, Don Jacques FIGHIERA, prêtre d’Eze, responsable du territoire de Laghet, entreprit la restauration de cette chapelle.
En 1652, la Vierge Marie commença à manifester sa présence invisible par des signes de bienveillance, accomplissant des guérisons spectaculaires, libérant des prisonniers et des possédés. La nouvelle se répandit rapidement, attirant des pèlerins de tout le voisinage.
Don Jacques Fighiera possédait une belle statue de la Vierge, sculptée dans un tronc de sorbier par l’artiste parisien Pierre Moise et ornée de peintures polychromes par l’artiste niçois Jean Rocca. Devant les miracles qui se produisaient à Laghet grâce à la Vierge, Don Jacques Fighiera décida de donner cette précieuse statue au Sanctuaire. Le 24 juin 1652, elle fut portée en procession par les Pénitents Blancs d’Eze et est maintenant exposée dans l’église au-dessus du maître-autel.
Les miracles continuèrent d’affluer, attirant des pèlerins de Nice, de Monaco, de Provence et de la Ligurie voisine, tels que Vintimille et San Remo. En l’espace de trois ans, le sanctuaire fut construit, et l’église fut inaugurée le 21 novembre 1656. Face à cet afflux de pèlerins, l’Évêque de Nice, Monseigneur de Palletis, constitua une commission de théologiens pour examiner les événements de Laghet. Le 20 décembre 1653, cette commission conclut à l’authenticité des miracles.
En 1674, Mgr Provana de Leyni, lui-même Carme, confia le monastère aux Pères Carmes déchaux, qui assurèrent la prière et le service aux pèlerins attachés à Notre-Dame de Laghet. Cependant, en 1903, ils furent expulsés en raison des lois contre les congrégations.
L’année 1792 fut particulièrement marquante pour le Sanctuaire, lorsque les troupes révolutionnaires françaises envahirent la région, forçant nobles et religieux à fuir. Les Pères Carmes abandonnèrent le monastère pour Turin, tandis que la précieuse statue de la Vierge fut cachée à La Turbie par un intendant du monastère, Denis Lanteri. Les bâtiments furent saccagés, et tous les ex-voto furent détruits.Ce n’est qu’en 1797 que la chapelle rouvrit ses portes au culte, et les Pères Carmes revinrent en 1815.
Le XIXe siècle vit naître à Camporosso (près de Vintimille) Saint François-Marie, également connu sous le nom de « Padre Santo » de Gênes. Enfant, il avait été guéri par l’intercession de Notre-Dame de Laghet et devint frère capucin à Gênes, où il devint extrêmement populaire. Il offrit sa vie lors d’une épidémie de choléra en 1866, mettant fin à la calamité. Il fut canonisé par le Pape Jean XXIII le 9 décembre 1962.
En 1826 et 1830, le Roi Charles-Félix de Sardaigne-Piémont et la Reine visitèrent Laghet et offrirent des lampes à huile en argent qui se trouvent encore aujourd’hui dans le chœur.
En 1900, la statue de Notre-Dame de Laghet fut solennellement couronnée par Monseigneur Lecot, cardinal archevêque de Bordeaux. Cependant, en 1903, les Pères Carmes furent expulsés, l’église fut fermée, et le monastère fut vendu aux enchères. Le Chanoine Daldéra racheta le monastère pour le diocèse, et l’évêque de Nice, Mgr Chapon, obtint la réouverture de l’église en tant que paroisse du village de Laghet, ranimant ainsi les pèlerinages.
En 1930, le Petit Séminaire fut transféré à Cannes, et le sanctuaire, toujours animé par des prêtres du diocèse, devint une maison d’accueil pour des retraites spirituelles.
En 1952, les fêtes du Tricentenaire furent présidées par Monseigneur Roncalli, futur Pape Jean XXIII, alors nonce à Paris, et par Mgr Rémond, archevêque-évêque de Nice.
À partir de 1964, l’église fut restaurée sous la direction du recteur, le Père Pierre Silvy, et son successeur, le Père Pierre Lanza, avec l’Association des Amis de Notre Dame de Laghet, restaura l’ensemble des bâtiments.
En 1978, les sœurs bénédictines du Sacré Cœur de Montmartre vinrent se mettre au service du diocèse, perpétuant la prière et l’adoration quotidienne du Saint Sacrement, ainsi que la méditation quotidienne du Chapelet.
Ainsi, l’Année des Prodiges, initiée en 1652, perdure jour après jour, en tant que témoignage invisible de la bienveillante Marie, l’Immaculée, Mère de Jésus et notre Mère.
En 2002, Monseigneur Jean Bonfils, évêque de Nice, décida de rouvrir le Séminaire diocésain de Laghet, qui avait été fermé depuis 1966. De 2002 à 2013, ce séminaire forma une vingtaine de prêtres pour les diocèses de Nice et de Monaco, ainsi qu’un pour Vintimille. En juin 2013, faute de séminaristes en nombre suffisant, le Séminaire de Laghet fut suspendu, et les séminaristes furent envoyés à Aix-en-Provence.
Aujourd’hui, le Sanctuaire est dirigé par le Père Richard, missionnaire de La Salette de la Province de Madagascar, avec le Père Ardo et le Père André, tous deux également missionnaires de La Salette de la Province de Madagascar, en tant que chapelains. Le Père Michel Dejouy, prêtre diocésain, est également chapelain. Ainsi, un prêtre est toujours disponible le matin et l’après-midi au bureau d’accueil dans le cloître.
source sanctuaire-laghet.fr
