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Pape François : “les choses qui étaient bonnes le siècle dernier ne le sont pas maintenant”

Interviewé dimanche soir lors d’une émission de la télévision italienne, Che tempo che fa ? ( Quel temps fait-il ?) , le Pape François a répondu avec humour lorsque l’on lui demande si il va bien…: ” Je suis encore vivant” c’est la réponse du souverain pontife pour définir son état de santé…

Au cours de l’interview François a souligné l’importance du pardon et du fait que les confesseurs doivent pardonner et traiter “les personnes avec beaucoup de gentillesse, comme le Seigneur nous traite”.Il a également avoué que, en 54 ans de sacerdoce il a refusé le pardon une seule fois, “en raison de l’hypocrisie de la personne”.À cet égard, il a réitéré que tout doit être pardonné, même en ayant conscience que cette personne “peut-être retombera”.

Le Saint-Père a été interrogé sur Fiducia Supplicans, le document publié par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi qui permet la bénédiction des couples de même sexe et dans des situations irrégulières.Le Pape François a affirmé que lorsque vous prenez une décision de ce genre, “il y a un prix de solitude que vous devez payer et parfois les décisions ne sont pas acceptées”.

Il a également expliqué que “quand les décisions ne sont pas acceptées, c’est parce qu’elles ne sont pas connues. Si vous n’aimez pas quelque chose, allez en parler, posez vos questions et engagez une discussion fraternelle”, a-t-il encouragé. “Si vous gardez cela en vous, cela crée une résistance laide”, a-t-il déclaré.

Le Pontife a réitéré que “le Seigneur bénit tous ceux qui sont capables de se baptiser, c’est-à-dire toutes les personnes”.

“Mais ensuite, a-t-il poursuivi, les personnes doivent entrer en conversation avec la bénédiction du Seigneur et voir quel chemin le Seigneur leur propose. Mais il faut les prendre par la main et les aider à parcourir ce chemin, ne pas les condamner d’emblée. Et c’est le travail pastoral de l’Église”.

Le Saint-Père s’est dit préoccupé par l’Argentine en raison du fait que “les gens y souffrent beaucoup” et que le pays traverse “une période difficile”.Il a confirmé son intention de visiter son pays natal dans la seconde moitié de l’année, après avoir voyagé en Polynésie en août. “Je veux y aller”, a-t-il réitéré.

Au début de l’interview, le journaliste Fabio Fazio a interrogé le Saint-Père sur les rumeurs d’une possible démission, ce à quoi le Pape a répondu : “Ce n’est ni une pensée, ni une préoccupation, ni un désir. C’est une possibilité ouverte à tous les Papes”.

Il a assuré que pour le moment, cela ne se trouve pas au “centre” de ses pensées, préoccupations ou sentiments. “Tant que je me sentirai capable de servir, je continuerai, quand je ne pourrai plus le faire, ce sera le moment d’y réfléchir”, a-t-il affirmé.

Concernant l’engagement du Saint-Siège en faveur de la paix et de la possibilité réelle de mettre fin aux conflits, le Pape François a déclaré que “l’espoir est comme la force qui nous porte en avant” et que “l’espoir ne déçoit jamais”.À cet égard, il a proposé l’image d’une ancre comme métaphore de l’espoir, “que vous lancez et que vous suivez, en vous accrochant à la corde pour atteindre la plage. Et cette ancre ne déçoit jamais”.

“Je téléphone tous les jours à la paroisse de Gaza, ils me racontent les choses terribles qui se passent, combien d’Arabes meurent et combien d’Israéliens meurent, deux peuples appelés à être frères, qui se détruisent mutuellement”, a-t-il regretté.

De plus, il a expliqué que “la guerre a commencé dès le début de la création, avec Caïn et Abel, les inimitiés et les crimes de guerre”, tout en rappelant que “dans l’histoire, il y a toujours eu des guerres”.

“La guerre est une option égoïste, qui a ce geste : prendre pour soi. Alors que la paix a le geste contraire : donner, et donner la main”, a-t-il affirmé.Il a particulièrement regretté la situation des enfants victimes de la guerre et a raconté que lors de la visite d’une délégation d’enfants d’Ukraine, “aucun d’entre eux n’a souri”.”Les enfants sourient spontanément, je leur donnais des bonbons et ils ne souriaient pas. Ils avaient oublié de sourire, et qu’un enfant oublie de sourire est criminel. C’est ce que fait la guerre : elle empêche de rêver”, a-t-il conclu.

Il a également souligné que les enfants sont “exploités, maltraités, affamés, utilisés pour la guerre” et qu’ils sont les “grands exclus”.

Vers la fin de la discussion, le Pape François a déclaré qu’il avait peur de la “capacité d’autodestruction de l’humanité aujourd’hui”.Il a dit craindre la possibilité d’une escalade militaire : “On se demande comment cela se terminera, avec les armes atomiques qui détruisent tout maintenant”.

De son côté, il a souligné que c’est la “tendresse des enfants” qui le fait sourire et a souligné qu’il apprécie beaucoup lorsqu’il parle avec les personnes âgées.

“Nous ne devons pas oublier ces deux compétences que nous devons avoir, parler avec les enfants, les écouter, les faire rire, et parler avec les personnes âgées, écouter leurs histoires”.

“J’aime penser que l’enfer est vide” En parlant du pardon et de la miséricorde de Dieu, le Pape François a exprimé son affection pour l’idée que “l’enfer est vide”.

“Ce n’est pas un dogme, seulement mon opinion : j’aime penser que l’enfer est vide. J’espère qu’il l’est”, a déclaré le Saint-Père.

Pour le Saint-Père, une “réforme des cœurs est nécessaire pour tous les chrétiens, se repentir et changer continuellement de cœur”.

En ce qui concerne la “réforme de la structure de l’Église”, il a déclaré que “les choses qui étaient bonnes le siècle dernier ne le sont pas maintenant” et que “la véritable liberté consiste à les changer, car elles ne sont pas des choses absolues en elles-mêmes mais relatives à l’époque”, bien qu’il ait réitéré que l’essentiel est de transformer les cœurs.

Source aci

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