Félix Kir, né le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) et mort le 25 avril 1968 à Dijon, était un personnage hors du commun, mêlant sacerdoce et politique avec une énergie débordante. Il fit ses premiers pas dans l’Eglise en entrant au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon en 1891. Ordonné prêtre en 1901, il servit dans plusieurs paroisses avant de devenir curé de Bèze en 1910.
La Seconde Guerre mondiale le propulse sur le devant de la scène publique. Dès l’occupation allemande, il s’engagea dans la résistance, organisant notamment l’évasion de 5 000 prisonniers de guerre français du camp de Langres. Ce geste héroïque lui valut d’être détenu par les Allemands, mais il continua de lutter avec courage pour la liberté.
Après la guerre, le chanoine Kir poursuit son ascension politique. En 1945, il est élu maire de Dijon, poste qu’il occupa pendant 22 ans, laissant une empreinte indélébile sur la ville. Son projet le plus remarquable fut la création du lac artificiel à l’ouest de la ville, une œuvre d’envergure qui témoigne de sa vision et de son dynamisme.
Mais ce qui rendait le chanoine vraiment unique, c’étaient ses traits d’esprit et son humour.
Il déconcertait ses adversaires politiques par ses réparties cinglantes.Toujours vêtu de sa soutane à l’Assemblée nationale,il déclare un jour sur un ton malicieux :
« Mes chers confrères, on m’accuse de retourner ma veste et pourtant, voyez, elle est noire des deux côtés. »
Lors d’une visite officielle à Dijon, Nikita Khrouchtchev, le premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique, souhaita le rencontrer. Mais l’évêque de Dijon, soutenu par la Commission permanente de l’Épiscopat, l’en dissuada, craignant les représailles contre les catholiques dans les pays communistes. le chanoine préféra éviter la rencontre, mais accepta finalement de rencontrer Khrouchtchev à Moscou en 1964,se promenant en soutane dans les rues de Moscou.
Au-delà de ses engagements politiques, le chanoine a également laissé son empreinte dans le monde de la gastronomie en donnant son nom à un célèbre cocktail, le kir.
Le 25 avril 1968, Le chanoine s’éteint à l’âge de 92 ans, suite à un accident dans un escalier. Son nom reste associé à la résistance, à la politique, au sacerdoce et à l’esprit dijonnais.
Documentaire sur le 50eme anniversaire de la mort du chanoine Kir