L’Assemblée plénière de novembre 2024, clôturée par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a été marquée par des réflexions sur l’état de l’Église, la mission pastorale, et les défis contemporains. Dans son discours de clôture, le Président de la Conférence des Évêques de France a rappelé l’importance de ces temps de rassemblement pour les évêques, non pas tant pour organiser l’institution, mais pour renforcer leur mission de service et d’encouragement auprès des fidèles.
Les Principales Décisions
Lors de leur Assemblée plénière de novembre, les évêques de France ont pris des décisions pour répondre aux défis de l’Église. Parmi celles-ci : l’adoption de mesures de lutte contre les violences sexuelles, avec des repères pour les confesseurs, une charte pour l’accompagnement spirituel, et un guide pour le ministère des prêtres, applicables dès 2025.
Ils ont également exprimé leur solidarité envers les chrétiens d’Orient, préparé une lettre pour le Jubilé de 2025, et approuvé des initiatives pour la formation des évêques et des démarches liturgiques, incluant de nouvelles causes de béatification.
Une Assemblée Inspirée par le Jubilé et le Concile de Nicée
En prévision de la réouverture prochaine de Notre-Dame de Paris, de l’année sainte 2025, et du 1700ᵉ anniversaire du Concile de Nicée, l’Assemblée a invité à redécouvrir l’essence de la foi chrétienne, centrée sur le mystère de l’Incarnation. Monseigneur de Moulins-Beaufort a souligné l’importance de ce concile fondateur pour l’Église, rappelant que « la pleine divinité du Christ Jésus » est une bonne nouvelle pour l’humanité actuelle, qui cherche encore un sens et une espérance dans un monde troublé.
Le message adressé par les évêques aux fidèles a mis en lumière l’importance d’une foi profondément incarnée, attentive à la dignité de chaque être humain, notamment des plus marginalisés. Selon Mgr de Moulins-Beaufort, cette dignité appelle à porter un regard renouvelé sur les « prisonniers, migrants, réfugiés, chômeurs » et tous ceux qui vivent aux marges de la société, car, à travers eux, l’Église peut redécouvrir la présence vivante du Christ.
Le Soutien aux Chrétiens d’Ukraine et du Moyen-Orient
L’Assemblée a aussi accueilli des voix de l’Église universelle, comme celle de l’Archevêque majeur de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, Mgr Sviatoslav Shevchuk, qui a partagé les souffrances et l’espérance de son peuple face au conflit en Ukraine. Mgr de Moulins-Beaufort a salué cette « voix de la conscience européenne », affirmant que les évêques de France prient pour une paix durable et juste.
Le patriarche latin de Jérusalem et les représentants des communautés chrétiennes du Liban ont également été évoqués, témoignant des difficultés en Terre Sainte et dans toute la région. En les écoutant, les évêques de France ont renouvelé leur soutien aux chrétiens du Moyen-Orient, priant pour que les épreuves conduisent à une réconciliation et à une paix véritable.
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Collaboration avec l’Afrique et renforcement des prêtres missionnaires
L’Assemblée a également mis en lumière la relation fraternelle avec l’Église africaine. Monseigneur Gabriel Sayaogo du Burkina Faso a rappelé la signification théologique du dispositif fidei donum, ou « don de la foi », initié par Pie XII pour l’envoi de prêtres missionnaires. Les évêques français et africains ont ainsi échangé sur les défis de l’évangélisation dans des contextes culturels variés, et ont envisagé la création d’un institut de missiologie pour mieux préparer les missionnaires aux réalités européennes.
Engagement dans la Vérité et la Réparation des Abus
La Conférence a également consacré du temps aux défis internes de l’Église, notamment concernant les abus. Mgr de Moulins-Beaufort a abordé les efforts de l’Église pour soutenir les victimes d’abus sexuels, annonçant des avancées dans le développement de dispositifs de reconnaissance et de réparation pour les personnes abusées. Il a exprimé une « immense honte » face aux manquements passés de l’institution, tout en affirmant la détermination de l’Église à œuvrer pour la justice.
Vers une Église Transformée par la Synodalité
Enfin, les travaux sur la synodalité ont occupé une place majeure dans cette assemblée, inspirés par le document final du Synode validé par le Pape François. En rappelant l’importance de ce processus, Mgr de Moulins-Beaufort a évoqué une Église plus ouverte à l’écoute, aux talents des laïcs, et à la diversité des ministères. Le document synodal, dont une traduction est attendue, sera étudié pour approfondir la mission de l’Église.
À la veille de la réouverture de Notre-Dame de Paris, Mgr de Moulins-Beaufort a invité les fidèles à entrer dans ce Jubilé avec humilité et espérance, pour que cette « Église réconciliée et renouvelée » soit un témoignage vivant de l’amour de Dieu pour l’humanité entière.
Discours de clôture de Monseigneur de Moulins-Beaufort
