Frère mineur (+ 1456)
Jean de Capistran, issu d’une noble famille allemande liée à Capestrano dans le royaume de Naples, a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire européenne au XVe siècle. Né au début du 15e siècle, Jean s’est d’abord consacré à l’étude du droit, ouvrant ainsi la voie à une carrière juridique prometteuse. Il est devenu gouverneur et capitaine de Pérouse, tout en contractant un mariage qui semblait prometteur. Cependant, la mort tragique de sa femme bien-aimée, alors qu’il n’avait que 29 ans, a bouleversé ses projets de vie.
Le destin de Jean de Capistran a pris un tournant décisif à ce moment-là. Profondément affecté par cette perte, il a décidé de se détourner de sa vie précédente, qui avait été marquée par quelques scandales. Il a entrepris un voyage spirituel remarquable à travers Pérouse, monté à rebours sur un âne, portant une mitre en carton sur laquelle étaient inscrits ses plus gros péchés. Ce périple l’a finalement conduit à la porte des franciscains de Pérouse, où il a été accueilli.
Jean de Capistran s’est rapidement distingué au sein de l’Ordre franciscain par ses compétences juridiques et son fervent désir d’une vie religieuse plus rigoureuse. Cela lui a valu la tâche de rédiger les nouvelles Constitutions de la branche ‘observante’ de l’Ordre franciscain. De plus, il a écrit le ‘Miroir des clercs’, une œuvre qui a connu un grand succès parmi ses frères prêtres.
Formé à l’art de la prédication par Saint Bernardin de Sienne, Jean est devenu un prédicateur populaire, répandant la dévotion au nom de Jésus parmi les fidèles. Sa réputation de fin diplomate l’a conduit à être missionné par plusieurs papes pour des missions délicates, notamment la conversion des hussites dans des régions telles que la Bavière, la Saxe, la Silésie et la Pologne.
Cependant, la mission la plus importante de sa vie a été la prédication de la croisade contre les Turcs. En 1453, les Turcs avaient pris Constantinople, mettant ainsi fin à l’empire chrétien d’Orient, sans susciter une réponse appropriée de la part de l’Occident chrétien. Les Turcs menaçaient désormais l’Europe, et Jean de Capistran s’est efforcé de convaincre les Occidentaux de l’urgence de la situation. Il a réussi à mobiliser les Hongrois et a même accompagné leur armée, jouant un rôle crucial dans l’arrêt de l’avance turque près de Belgrade en 1456.
Malheureusement, malgré ses succès, Jean de Capistran a succombé à la peste noire sur les rives du Danube peu de temps après cette victoire cruciale.
L’héritage de Jean de Capistran perdure à travers les siècles. Il est vénéré comme un saint patron des aumôniers militaires en raison de son rôle dans la réconciliation des peuples européens et de ses efforts pour inspirer l’espoir chez les chevaliers de son époque. Sa mémoire est célébrée comme celle d’un homme qui a travaillé sans relâche pour rétablir la discipline au sein de son Ordre, affermir la foi catholique et promouvoir la liberté des chrétiens dans une période cruciale de l’histoire européenne. Le témoignage de Jean de Capistran rappelle que, tout comme le soleil se lève pour le monde, la lumière des clercs brille devant les hommes, inspirant les autres à rendre gloire au Père céleste.
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