Religieuse dominicaine, Docteur de l’Église (+ 1380)
Née à Sienne en 1347, au sein d’une famille de vingt-cinq enfants, Catherine Benincasa grandit dans un climat simple et profondément chrétien. Très jeune, elle ressent l’appel irrésistible à se consacrer entièrement à Dieu. À seize ans, elle devient tertiaire dominicaine, menant une vie d’austérité et de prière tout en restant au cœur de sa famille, fidèle à son désir de servir le Christ dans le monde.
À ceux qui la côtoient, elle apparaît déjà comme une mère spirituelle. Le petit groupe de ses amis, les Caterini, la surnomme affectueusement « Maman ». Cette jeune recluse de Sienne rayonne par sa charité : elle soigne les pauvres, réconforte les malades, conseille les âmes en quête de Dieu.Mais son amour pour le Christ l’entraîne bien au-delà de son humble maison. Passionnée par l’unité de l’Église, elle n’hésite pas à s’adresser directement aux puissants. Dans une lettre brûlante, elle presse le pape Grégoire XI, alors réfugié à Avignon, de regagner Rome, « pour restaurer la beauté de la Sainte Épouse du Christ ». Par sa prière et son courage, elle devient l’instrument de ce retour décisif. Plus tard, lors du Grand Schisme, elle soutient fermement Urbain VI, œuvrant avec une énergie inlassable pour réunir l’Église déchirée.
Catherine n’est pas seulement une actrice politique ; elle est d’abord une mystique consumée par l’amour de Dieu. Ses extases impressionnent ses contemporains, et ses disciples recueillent les prières ardentes qui jaillissent de ses lèvres. Son œuvre majeure, Le Dialogue de la Divine Providence, révèle un cœur enflammé par le désir de la sainteté, un classique aujourd’hui encore admiré autant pour sa profondeur théologique que pour sa beauté littéraire.
Au milieu des luttes qui divisent l’Italie, elle sillonne sans relâche les routes du Nord de l’Italie et du Sud de la France pour réconcilier les cités ennemies. Mais son dernier voyage la conduit à Rome, où, usée par l’amour et l’ascèse, elle s’éteint à l’âge de 33 ans, le 29 avril 1380.Dans sa catéchèse du 24 novembre 2010, Benoît XVI rappelait que Catherine « entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes sociaux et politiques de l’Europe », incarnant une Église à la fois contemplative et agissante. Son amour du Christ se traduisait par un don total de soi et par une ardente compassion pour les misères du monde.
Proclamée docteur de l’Église par Paul VI en 1970 et co-patronne de l’Europe par Jean-Paul II en 1999, sainte Catherine continue aujourd’hui d’illuminer l’Église par son exemple. Son cri résonne encore : unir le cœur de l’homme au Cœur du Christ, afin que la paix et l’unité jaillissent dans le monde.
Comme le disait elle-même dans le Dialogue :
« J’ai voulu que les hommes aient besoin les uns des autres, pour que, par la charité, ils deviennent mes ministres, dans la distribution des grâces. ». Sainte Catherine de Sienne, flamme d’amour et sentinelle de l’unité, demeure une lumière pour notre temps.
avec nominis