Persécutés, arrêtés, massacrés : les chrétiens de Syrie subissent des violences inouïes depuis la chute de Bachar al-Assad. Alors que le nouveau régime peine à garantir leur sécurité, ces communautés vulnérables appellent désespérément à l’aide. Qui les défendra avant qu’il ne soit trop tard ?
Depuis la chute du président Bachar al-Assad, la Syrie s’est enfoncée dans un chaos sectaire où les chrétiens paient un lourd tribut. Tulsi Gabbard, directrice de la sécurité nationale sous Donald Trump, avait mis en garde contre cette dérive lors de son audition de confirmation le mois dernier. Malheureusement, ses craintes se confirment tragiquement.
« La Syrie est désormais contrôlée par une émanation d’Al-Qaïda [Hayat Tahrir al-Sham], dirigée par un djihadiste islamiste […] qui a déjà commencé à persécuter, tuer et arrêter des minorités religieuses telles que les chrétiens », avait-t-elle affirmé.
Sous le régime d’Assad, malgré les critiques occidentales, les chrétiens bénéficiaient d’une relative protection. Assad visitait leurs églises et s’efforçait de maintenir un équilibre entre les diverses factions religieuses. Mais l’Occident, échaudé par le refus d’Assad de s’aligner sur ses intérêts, a cherché à le destituer. Les accusations selon lesquelles Assad aurait gazé son propre peuple ont alors servi de prétexte pour armer des « rebelles modérés ». Une stratégie qui, aujourd’hui, expose tragiquement les chrétiens à des persécutions massives.
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Les chrétiens sont particulièrement visés car ils sont perçus par les groupes islamistes radicaux comme des alliés potentiels de l’Occident et des représentants d’une foi étrangère à l’islam. Leur présence historique et culturelle en Syrie est ainsi interprétée par certains extrémistes comme une menace pour l’homogénéité religieuse qu’ils souhaitent imposer. En outre, les chrétiens sont souvent considérés comme des boucs émissaires faciles, incapables de se défendre face aux forces armées bien supérieures des groupes djihadistes.
Face à cette tragédie, les leaders chrétiens de la région ont exprimé leur profonde inquiétude. « Les Églises chrétiennes condamnent les massacres de civils innocents et appellent à la cessation immédiate de ces actes horribles, qui sont en opposition flagrante avec toutes les valeurs humaines et morales », a affirmé un communiqué signé par les patriarches des principales Églises chrétiennes orientales.
Dans le même temps, le nouveau dirigeant syrien, Abu Mohammad al-Julani, ancien chef djihadiste et qualifié de terroriste par les États-Unis en 2017, est étrangement accueilli avec bienveillance par certaines chancelleries occidentales. Les médias parlent de sa « transformation » politique, alors même que des massacres contre les chrétiens se poursuivent.
Alors que l’Union européenne condamne les attaques pro-Assad contre les forces du régime intérimaire, elle reste silencieuse sur les violences qui frappent les minorités chrétiennes. Une omission lourde de conséquences.
Aujourd’hui, la communauté chrétienne de Syrie se retrouve abandonnée. Le temps presse pour que la communauté internationale agisse et protège ces populations vulnérables, avant qu’il ne soit trop tard.
