Hélène Mongin, l’éditrice, est l’ « amie la plus proche » de Thérèse de Lisieux depuis près de 25 ans.
Dans une interview qu’elle avait donné au magazine LA VIE elle témoignait :
« Mon père a séduit ma mère en lui racontant la vie et l’œuvre de Karl Marx. Cela montre bien que je ne viens pas d’un milieu strictement catholique ! Cependant, j’ai été baptisée enfant, notamment grâce à ma grand-mère qui était très croyante et qui nous emmenait à la messe, mon frère et moi. Après le divorce de mes parents, ma mère nous a inscrits dans l’école la plus proche de chez nous, une école catholique à Nevers (Nièvre), à deux pas du couvent de Bernadette Soubirous que je visitais régulièrement. Son corps, qui est resté intact, est exposé dans une châsse de verre : j’ai toujours trouvé cela fascinant ! Je me souviens également vaguement d’avoir prié toute seule dans la chapelle de l’école quand j’étais petite.
Mais très vite, la religion m’a semblé être un vestige du Moyen Âge. Pour moi, Dieu, l’Église et la foi étaient des phénomènes totalement dépassés du passé. J’étais le genre d’adolescente qui prenait tout le monde de haut, qui s’isolait dans sa chambre pour lire des mangas et qui accumulait les bêtises. L’une de mes bêtises m’a conduite de manière inattendue dans un camp organisé par la communauté Saint-Jean alors que j’avais 15 ans et que je traversais une période difficile. Au début, j’ai protesté bruyamment en affirmant que l’on m’envoyait « au goulag avec une bande d’arriérés ! ».
Cependant, j’ai été accueillie par des jeunes et des religieux souriants et heureux, du moins en apparence (à l’époque, on se faisait encore beaucoup d’illusions sur les communautés nouvelles…). Au cours de mon séjour, j’ai eu l’impression qu’un voile devant mes yeux était levé. J’ai soudainement vu la réalité et j’ai réalisé que Dieu était là, présent. »