Ce jeudi 11 avril, les députés européens ont voté en faveur de l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, avec 336 voix pour et 163 contre. Cette résolution, portée par les groupes politiques Renew Europe, Socialistes et démocrates (S&D), The Left et les Verts, a été adoptée lors d’une mini-session plénière à Bruxelles.
Manon Aubry, eurodéputée française du groupe The Left, a souligné que « le droit à l’avortement n’est pas une question de point de vue », mais « un droit humain et une liberté fondamentale », ajoutant même que « il ne tue pas, au contraire il sauve des vies »…triste conception de la vie, de la liberté et du droit des femmes pour cette eurodéputée.
La résolution vise à modifier l’article 3 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE pour garantir à toute personne le droit à l’autonomie physique, à un accès libre, informé, complet et universel aux droits sexuels et génésiques, y compris l’accès à un avortement sûr et légal.
Cependant, cette initiative nécessite l’accord unanime des 27 États membres, ce qui semble peu probable étant donné que plusieurs États, notamment Malte et la Pologne, restreignent fortement le recours à l’IVG.
Deux jours avant le vote, le 9 avril, les évêques de l’Union européenne (COMECE) ont exprimé leur ferme opposition à cette proposition, soulignant que « la promotion et la facilitation de l’avortement vont à l’encontre de la promotion réelle des femmes et de leurs droits ». Ils ont également souligné que la Charte des droits fondamentaux de l’UE ne peut pas inclure des droits qui ne sont pas reconnus par tous les États membres, et que la question de l’avortement est traitée de manière très variable dans les constitutions et les lois nationales.