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[Abus dans l’Eglise ] Les dirigeants des communautés religieuses se rassemblent à Paris

La présidente de la Corref, Véronique Margron, a souligné que les groupes ont abouti à de réelles convergences et a encouragé les communautés à relire leurs "tragédies internes" en fonction de leur gouvernance et de leurs traditions.

La Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) organise son assemblée générale à Paris du 11 au 13 avril pour discuter des mesures à prendre pour lutter contre les agressions sexuelles dans l’Église. Les groupes de travail ont élaboré des préconisations sur divers thèmes tels que la gouvernance, la formation, le suivi des auteurs d’abus et l’action à prendre en cas de signalement. Ces groupes ont travaillé pendant un an, avec la participation de victimes d’abus. La présidente de la Corref, Véronique Margron, a souligné que les groupes ont abouti à de réelles convergences et a encouragé les communautés à relire leurs « tragédies internes » en fonction de leur gouvernance et de leurs traditions.

La Corref représente 350 congrégations ou communautés, chacune issue de traditions différentes, ce qui rend les décisions difficiles à prendre. Véronique Margron a prévenu que le processus serait lent en raison de la complexité des questions à traiter, notamment la formation, les causes des violences sexuelles, le suivi des auteurs et la question de la mémoire vive. Les évêques, lors de leur assemblée plénière à Lourdes, ont adopté une dizaine de mesures sur les 60 préconisations des groupes de travail, afin de se donner du temps pour prendre des décisions. Les préconisations proposent une cartographie des risques spécifiques à chaque institution en fonction de ses missions.

Parmi les questions sur lesquelles on peut s’attendre à des accords, figurent la gouvernance des instituts religieux, la place de la formation, la sexualité, la liberté spirituelle et la lutte contre l’entre-soi. Véronique Margron considère que l’entre-soi est l’une des clés de lecture pour comprendre le côté systémique des abus et encourage le renforcement de l’altérité, avec la possibilité de faire des audits, la cartographie des risques et la présence d’experts laïcs. Les groupes de travail ont suggéré d’introduire une aide à la gouvernance avec des audits externes pour mieux traiter les plaintes pour agressions sexuelles et que le supérieur majeur d’une communauté s’adjoigne systématiquement des tierces personnes extérieures.

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