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EXCLUSIF : Monseigneur Aillet rétablit la vérité sur l’escape game dans l’église Saint-Barthélémy à Laàs

Monseigneur Aillet @tribunechretienne
Monseigneur Aillet @tribunechretienne
L’incident soulève des questions sur le rôle de France 2 dans la diffusion d’une version erronée des faits.

Ce jeudi 27 février 2025, l’émission Envoyé spécial sur France 2 met en lumière la transformation de l’église Saint-Barthélémy à Laàs, dans le Béarn, en un « escape Church » ainsi qu’une chapelle romane reconvertie en cabaret et strip-tease. Le diocèse de Bayonne aurait, selon le reportage, donné « son accord de principe » à ces projets. Cette initiative a suscité de vives interrogations sur le rôle du diocèse dans cette transformation, qui va à l’encontre de la vocation sacrée des églises.

Dans un entretien exclusif accordé à Tribune Chrétienne, Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, rectifie cette information, soulignant que cet accord n’était que préliminaire et soumis à des conditions non respectées. L’évêque dénonce une absence de concertation et rappelle que l’objectif initial était de préserver la vocation cultuelle des lieux. Rappelons par ailleurs que Monseigneur Aillet n’a pas souhaité répondre à Envoyé spécial.

Suite à notre article paru hier :

Le prélat de Bayonne avait donc donné un accord de principe sur un projet qui, au départ, semblait « acceptable. » Mais il précise qu’il y a rapidement eu des inquiétudes sur le contenu de cet escape Game. Ajoutons que Monseigneur Aillet est en « délicatesse » avec le maire.

Le prélat de préciser : « c’était un accord de principe général avant que les choses ne se mettent en place trop vite, sans concertation suffisante. ». L’évêque affirme vouloir régler ce désaccord directement avec le maire de Laàs, dont la personnalité, pour le moins « originale », est difficile à cerner. Il y a donc besoin d’une approche « délicate » pour un maire chrétien qui n’est pas encore prêt à tout entendre.

Sur la question est-ce un silence fautif ? Une église est-elle sacrifiée pour des raisons tactiques ?

 L’évêque répond directement :

« Accord de principe, ça veut dire quoi ? Il y a un maire qui refait son église. L’église fait partie des 25 clochers d’une paroisse où il y a la messe une fois par an. Pourquoi ? Parce que les chrétiens ont déserté les églises, ce n’est pas un scoop ça…

La mairie a fait un sacrifice important pour restaurer une église qui est le patrimoine de leur commune et ce maire voudrait faire un ‘escape church’. Moi, je dis attention. Le principe ne me gênait pas, dans la mesure où ça respecte la destination cultuelle de l’édifice, que cela permette de mieux découvrir l’église et que ce ne soit jamais un obstacle au culte, qui doit toujours rester la priorité. Et que le maire nous présente un scénario afin que l’on puisse le valider ».

Mais au final, il n’y a pas eu de concertation et aucun scénario n’a été présenté. Monseigneur Aillet de poursuivre :

 « J’ai même envoyé un courrier au maire pour lui dire que nous attendions toujours le scénario. Et lui, c’est un brave homme, d’origine chrétienne, très entreprenant pour sa commune, mais qui a fait les choses sans concertation, c’est un malin …! » et de rajouter « il a fermé sa porte et pour l’instant, il n’y a plus de dialogue. Je ne vais pas rentrer en guerre par médias interposés avec quelqu’un qui de toute façon fait ce qu’il veut.« 

Monseigneur Aillet – DR

Concernant la chapelle romane, l’évéque indique qu’elle est effectivement désacralisée et qu’elle était devenue une chapelle privée, mais il ajoute :

« Je lui ai dit, Monsieur le Maire, il y a des fidèles qui vont être choqués par le fait que ce lieu qui a été consacré devienne un night-club… Les pierres ont de la mémoire.  Je lui avais demandé de déplacer les sépultures de deux  généraux qui étaient dans la chapelle, ce qu’il a fait,mais le maire ne m’a jamais dit que c’était un lieu de choses aussi légères.« 

Monseigneur Aillet reconnaît donc avoir « été mené en bateau », mais il ne peut plus rien dire car « cela appartient désormais à la commune ». Notons donc qu’il est clair que France 2 présente une version erronée dans le reportage Envoyé Spécial diffusé ce soir. Le soi-disant accord de principe était conditionné à une validation de scénario qui n’a jamais eu lieu. Les événements ont été mal interprétés, et Monseigneur Aillet, tout en restant très diplomate et ouvert au dialogue, souligne que l’Eglise ne peut que le regretter.

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