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Église protestante : une femme présentée comme « évêque » oscille entre profanation et sacrilège.

Sunniva Gylver - DR
Sunniva Gylver - DR
Il est grand temps de revenir la vérité fondamentale et de rejeter toute tentation de transformer l'Église en un lieu d'auto-accomplissement.

La nomination de Sunniva Gylver comme évêque luthérienne d’Oslo, accompagnée de ses pratiques scandaleuses, marque un tournant inquiétant dans l’Église protestante. Devant l’autel, pieds nus, et enchaînant des postures de yoga avec des prières chrétiennes, elle incarne un renversement total de l’authentique spiritualité chrétienne. Ce phénomène, loin de réformer l’Église dans un sens plus profond, semble plutôt chercher à transformer le culte chrétien en un exercice d’auto-indulgence et de quête du bien-être personnel.

Gylver, 58 ans, au style décontracté et à l’apparence volontairement provocatrice — avec ses dreadlocks et son nez percé — a présidé une messe où les participants ont enchaîné des exercices de yoga avant de réciter le « Notre Père ». Ce mélange de pratiques yoga et de liturgie chrétienne peut sembler anodin , mais il s’agit d’une dérive spirituelle profonde. Comme l’a dit le pape Benoît XVI : « L’humanité trouve en Dieu seul la paix, non pas dans la recherche de soi, mais dans la rencontre avec Celui qui nous dépasse » (Spe Salvi, 33). Ce principe fondamental de la foi chrétienne est complètement ignoré ici.

Dans ses explications, Gylver justifie ses choix en affirmant que le yoga aide les gens à se détendre et à être « présents et silencieux ». Mais cela montre précisément où réside l’erreur : elle confond la recherche du soi avec la recherche de Dieu. Le Christ, pourtant, nous appelle à « mourir à nous-mêmes » (Matthieu 16:24), à nous détacher de notre égo pour suivre ses pas et chercher la volonté de Dieu dans nos vies. Il n’est pas question dans l’Évangile de combiner des exercices de relaxation avec des prières chrétiennes pour trouver la paix intérieure, mais bien de se tourner entièrement vers Dieu, comme le souligne clairement le Christ lorsqu’il dit dans Jean 14:6 : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Il n’y a pas de place ici pour une « recherche de soi », car la vérité chrétienne est celle de la conversion totale à Dieu.

Les églises chrétiennes ont toujours été des lieux sacrés de prière, de repentance et de communion avec Dieu, non des espaces de bien-être physique. Le yoga, dont les racines spirituelles sont profondément enracinées dans des philosophies hindouistes et bouddhistes, n’a pas sa place dans une célébration chrétienne authentique. Pourtant, Gylver semble ignorer cette dimension. Il est choquant de voir une évêque luthérienne mêler des rites païens et des pratiques chrétiennes, comme si la religion était un buffet où chacun peut choisir ce qui lui plaît.

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L’Évangile, dans sa vérité, est une invitation à la conversion et à la sanctification, et non à une expérience personnelle de bien-être ou à une adaptation des pratiques à la mode. L’exemple même du Christ, qui a rejeté les tentations de Satan dans le désert (Matthieu 4:1-11), montre qu’aucune recherche personnelle, aucune quête de confort intérieur ne doit primer sur la recherche de la volonté de Dieu. Quand il a institué l’Eucharistie, il n’a pas ajouté des pratiques d’auto-amélioration ou de relaxation, mais a appelé ses disciples à se nourrir de son corps et de son sang pour obtenir la vie éternelle (Jean 6:54).

Le danger de la démarche de Gylver et de ceux qui la soutiennent est évident : elle transforme la foi en un produit de consommation spirituelle, où l’individu devient le centre et non plus Dieu. Cette évolution montre un manque criant de discernement et une rupture avec les enseignements traditionnels du Christ. La liturgie n’est pas un moyen de s’épanouir spirituellement à travers des méthodes humaines, mais un chemin d’humilité, de service et de sacrifice, comme Jésus nous l’enseigne dans Luc 9:23 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. »

Nous assistons ici à une dérive inquiétante, où certains dans l’Église protestante mais également catholique se laissent influencer par les modes du monde plutôt que de demeurer fidèle à son appel à la sainteté. Au lieu d’une adoration pure et d’une communion véritable avec Dieu, cette évolution vers une religion du « bien-être » détourne les âmes de la vérité chrétienne et les conduit à rechercher leur propre confort plutôt que la gloire de Dieu.

L’Église doit se rappeler que, comme l’a souligné Saint Augustin, « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi ». Il est grand temps de revenir à cette vérité fondamentale et de rejeter toute tentation de transformer l’Église en un lieu d’auto-accomplissement.

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