La Communauté de l’Emmanuel se prépare à vivre une visite apostolique, une démarche initiée par le Saint-Siège en réponse à une demande formulée par son modérateur général, Michel-Bernard de Vregille. Cette annonce marque une étape importante pour ce mouvement qui, en un demi-siècle d’existence, est devenu une réalité ecclésiale d’envergure internationale, rassemblant près de 13 000 membres dans plus de 60 pays.
Cette visite apostolique intervient dans un contexte de réflexion interne sur la gouvernance et l’organisation de la Communauté. Depuis plusieurs années, les responsables ont engagé des discussions sur la structuration du mouvement et son adaptation aux réalités contemporaines. La croissance rapide de la Communauté, conjuguée à la diversité des cultures locales, a soulevé des questions sur l’articulation des instances, le rôle du modérateur général, la mission auprès des jeunes et l’internationalisation du charisme.
Face aux divergences d’appréciation apparues au sein du Conseil International, les responsables ont sollicité l’accompagnement de l’Église. Le cardinal Jean-Marc Aveline, assistant ecclésiastique de la Communauté, et le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, ont été consultés à plusieurs reprises. Après un rapport envoyé au dicastère en octobre 2024, le cardinal Farrell a estimé qu’une visite apostolique était la meilleure réponse pour aider la Communauté à avancer sereinement.
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Une visite apostolique est une mission confiée par le Saint-Siège à des experts extérieurs, chargés d’évaluer la situation d’une communauté, tant sur le plan pastoral, spirituel qu’administratif. Ces visiteurs auront pour mission d’écouter les membres et les responsables, de dialoguer avec les évêques concernés et d’observer le fonctionnement du mouvement. À l’issue de cette période d’évaluation, un rapport sera remis au Vatican, contenant des constats et des recommandations.
Loin d’être une procédure exceptionnelle, ces visites apostoliques se sont multipliées ces dernières années, notamment dans les communautés nouvelles. Plusieurs d’entre elles ont été confrontées à des questions de gouvernance, de formation ou de gestion des tensions internes. La Communauté de l’Emmanuel, quant à elle, ne fait l’objet d’aucune procédure disciplinaire ni de scandale, mais d’un accompagnement visant à renforcer ses fondements et à assurer la continuité de sa mission dans l’Église.
Dans les mois à venir, le Vatican nommera les visiteurs apostoliques qui définiront les modalités précises de leur mission. Ils se rendront dans différentes régions du monde, rencontreront les membres et les responsables et écouteront les voix extérieures impliquées dans la vie de la Communauté. Cette démarche est perçue par la gouvernance comme un temps de maturation et de discernement.
Michel-Bernard de Vregille a insisté sur l’importance d’accueillir cette visite avec confiance et dans un esprit de transparence, soulignant que l’Église accompagne la Communauté dans un dialogue constructif. Il rappelle que cette démarche s’inscrit dans une étape de transition, où l’Église et l’Esprit Saint guident la Communauté dans son engagement missionnaire.
« Il est bon de se laisser regarder par l’Église. Nous sommes confiants dans les fruits que portera cette visite, car, par elle, c’est Jésus qui nous accompagne. »
Il a invité les membres à vivre cette période avec sérénité et à s’appuyer sur la prière pour que cette démarche porte du fruit. Ce processus, inscrit dans un contexte plus large de transmission entre générations, doit permettre à la Communauté d’aborder les décennies à venir avec des bases consolidées et une vision renouvelée de sa mission.