La Collecte pour la Terre Sainte, née en 1342 sous le pontificat de Clément VI, a pour objectif de préserver les lieux saints et de soutenir les communautés chrétiennes dans cette région fragile. Toutefois, c’est en 1974, sous l’impulsion de Paul VI, que cette collecte prend une forme officielle et devient un instrument fondamental de solidarité internationale. Par son Exhortation Apostolique Nobis in animo, le pape a renforcé la mission des Franciscains, gardiens des sanctuaires chrétiens, et a institué cette collecte pour répondre aux besoins matériels et spirituels des chrétiens locaux. Depuis lors, chaque Vendredi Saint, les chrétiens du monde entier sont invités à participer à cette collecte pour préserver les lieux de notre foi et soutenir ceux qui y vivent.
La situation actuelle en Terre Sainte rend la collecte plus nécessaire que jamais. En témoignent les récentes tensions autour de la taxe municipale « Arnona » imposée aux institutions ecclésiales par la municipalité de Jérusalem. Le 19 février dernier, les patriarches des Églises locales ont dénoncé cette tentative de saisie des biens de l’Église arménienne comme « juridiquement douteuse et moralement inacceptable ». La municipalité de Jérusalem, cherchant à s’emparer des biens du Patriarcat arménien, met en péril non seulement les propriétés religieuses, mais aussi l’ensemble des services sociaux offerts par les Églises, telles que les écoles, hôpitaux et orphelinats. Si ces taxes sont imposées, les plus vulnérables de la société risquent de se retrouver sans aide.
Le cardinal Claudio Gugerotti, en évoquant la situation dramatique de la Terre Sainte, a souligné que cette collecte reste un soutien « incontournable » pour maintenir la vie chrétienne dans cette région du monde. Selon lui, l’Église universelle doit se mobiliser pour soutenir ces communautés fragiles et préserver leur présence dans la région. En rappelant que la paix dans le monde « passe par Jérusalem », le cardinal a appelé les chrétiens à redoubler de générosité, notamment dans le contexte actuel où les chrétiens de Terre Sainte sont confrontés à des défis accrus.
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La Collecte pour la Terre Sainte représente ainsi un moyen crucial pour garantir la survie de la présence chrétienne au cœur de la terre de Jésus. Les fonds récoltés, qui sont principalement destinés à la restauration des lieux saints et au soutien des initiatives sociales et éducatives, permettent aux institutions chrétiennes de continuer leur mission dans une région marquée par la guerre et l’instabilité. De plus, la Collecte soutient la Custodie de Terre Sainte, responsable de la gestion des lieux sacrés, mais aussi d’autres projets pastoraux et sociaux vitaux pour les chrétiens locaux.
Le débat autour de la taxe Arnona illustre l’importance d’une solidarité internationale face à l’aggravation des tensions politiques et sociales en Terre Sainte. En effet, l’imposition de cette taxe aux institutions chrétiennes et les tentatives de saisie des biens mettent en péril les services sociaux essentiels que l’Église fournit aux plus démunis. La Collecte pour la Terre Sainte, par son caractère universel et son soutien direct aux communautés locales, devient ainsi un instrument indispensable pour protéger non seulement les lieux saints, mais aussi la présence chrétienne dans une région où les défis se multiplient.
Cette collecte est bien plus qu’un simple acte de charité ; elle est aussi une réponse concrète aux attaques juridiques et sociales visant les Églises en Terre Sainte, un moyen de préserver un héritage spirituel unique et de soutenir ceux qui continuent de vivre et de témoigner de la foi dans les lieux où Jésus a marché. L’appel lancé par le cardinal Gugerotti rappelle que, face à ces épreuves, l’unité de l’Église et l’engagement des chrétiens du monde entier sont plus que jamais nécessaires pour assurer un avenir à cette Terre sacrée.
