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Léon XIV : 56 % des catholiques pratiquants le considèrent comme un « traditionaliste »

Pape Léon XIV - DR
Pape Léon XIV - DR
Les ultras de l’ère François semblent redouter que Léon XIV ne soit pas un « réformateur », c’est-à-dire, pour eux, qu’il ne poursuive pas l’œuvre de déconstruction de l’Église

Un pays qui reste catholique, envers et contre tout. Voilà ce que révèle le sondage Ipsos–Cesi École d’ingénieurs, publié par La Croix le 18 mai 2025. Menée en deux volets avant et après l’élection du pape Léon XIV, cette enquête confirme ce que beaucoup veulent ignorer : la foi catholique reste profondément enracinée dans le cœur de millions de Français, même chez ceux qui ne pratiquent pas régulièrement.

Près d’un Français sur deux (45 %) a une bonne opinion de la religion catholique, et

72 % estiment que l’Église joue un rôle essentiel dans la promotion des valeurs morales.

Un pied de nez salutaire à tous les idéologues qui espéraient son effacement.

Et ce chiffre des 72 % devrait encore davantage interpeller à l’heure où l’Assemblée nationale s’apprête à adopter définitivement, le 27 mai prochain, le projet de loi légalisant l’euthanasie en France. Comment justifier une telle rupture anthropologique, alors même que près des trois quarts des Français reconnaissent à l’Église un rôle central dans les questions morales ? Ce soutien massif à la parole éthique de l’Église montre que celle-ci reste, pour beaucoup, un repère dans les grandes décisions humaines. Nos parlementaires feraient bien de s’en souvenir avant de voter un texte aussi grave.

Léon XIV : un « traditionaliste » ? Si prier et croire à l’Évangile suffit à l’être…

Selon le sondage, 56 % des catholiques pratiquants perçoivent Léon XIV comme un « traditionaliste », contre seulement 24 % qui le voient comme un « réformateur ». Voilà un qualificatif qui mérite d’être interrogé.

Si chanter le Regina Caeli , porter les ornements liturgiques dignes et conformes à la tradition de l’Église, et proclamer la joie du Christ ressuscité suffit à être étiqueté comme traditionaliste… alors oui, Léon XIV l’est.

Si répéter, selon le Catéchisme et le Magistère, que les actes homosexuels sont objectivement désordonnés et qu’ils constituent un péché grave – tout en appelant à accueillir chaque personne avec respect – signifie être traditionaliste, alors il l’est, à la suite de saint Paul, de saint Jean-Paul II et de tous les papes qui ont précédé.

Si rappeler que le pape est le Vicaire du Christ sur la terre, et que l’on baise son anneau non par flatterie mondaine mais par humilité devant le successeur de Pierre, c’est encore être classé dans la case « traditionaliste », alors oui, Léon XIV l’est.

Et si enfin ne pas rouler en Fiat 500 mais assumer la dimension visible, publique et sacrée du ministère pétrinien, c’est être traditionaliste… alors il l’est également.

Mais en réalité, Léon XIV est avant tout fidèle à l’Église catholique, à son magistère et à la mission reçue du Christ : enseigner, sanctifier, gouverner.

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D’ailleurs, il célèbre la messe selon le missel de Paul VI, le missel issu de la réforme liturgique du concile Vatican II, et non selon le missel dit « de saint Pie V », utilisé par les communautés dites « traditionalistes ». Cette distinction est de taille : le missel de Paul VI (ou Novus Ordo, promulgué en 1969) est celui que célèbre l’immense majorité des prêtres dans le monde. Le missel dit « traditionnel » (ou usus antiquior) renvoie à la forme liturgique en latin selon le rite tridentin. Léon XIV n’a jamais revendiqué cette dernière, ce qui montre bien qu’il n’appartient pas aux mouvements identifiés comme traditionalistes au sens courant.

Une Église bien vivante, n’en déplaise aux prophètes du vide

Le pape François, quant à lui, obtient 48 % d’opinion favorable dans ce même sondage. Un chiffre que certains médias se sont empressés de présenter comme une large approbation, oubliant opportunément que 41 % des Français se disent tout simplement indifférents à son action, et que 11 % la jugent mauvaise. Autrement dit, une majorité relative ne se reconnaît donc pas particulièrement dans son pontificat, malgré son omniprésence médiatique.

En revanche, l’Église reste largement reconnue comme un acteur moral et spirituel crédible, y compris en dehors des milieux catholiques. Elle est perçue comme utile au dialogue entre les religions (68 %), et à la paix dans le monde (45 %). Seule la lutte contre le réchauffement climatique obtient un score plus faible (28 %), malgré l’encyclique Laudato si’ dont le pape François s’est si souvent revendiqué depuis 2015…

La France demeure donc , contre vents et marées, un pays marqué par le sceau du baptême. Léon XIV, dans sa simplicité évangélique et sa fidélité au Christ, apparaît d’ores et déjà comme une figure capable de réconcilier espérance et vérité, unité et clarté. S’il faut appeler cela « traditionalisme », alors que ce soit un traditionalisme ancré non dans la nostalgie, mais dans la fidélité.

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