Au Nicaragua, l’arrestation de l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, en août 2022, a suscité une grande préoccupation et de nombreuses réactions. C’est la première fois qu’un évêque est arrêté et inculpé depuis le retour au pouvoir du président Daniel Ortega en 2007. Lors d’une audience préliminaire qui s’est tenue le 10 janvier, Mgr Alvarez a appris les accusations portées contre lui:
« conspiration visant à porter atteinte à l’intégrité nationale et de propagation de fausses nouvelles par le biais des technologies de l’information et de la communication au détriment de l’État et de la société nicaraguayens ».
Ces accusations sont considérées comme extrêmement sérieuses et il est assigné à résidence dans sa maison depuis son arrestation.
La situation entre le régime Ortega et l’Église catholique locale au Nicaragua est tendue depuis les manifestations qui ont éclaté en 2018. Les manifestations ont été déclenchées par des réformes gouvernementales controversées et ont conduit à une répression violente de la part des autorités. Le président Ortega a accusé l’Église catholique d’utiliser « les évêques du Nicaragua pour organiser un coup d’État » dans le cadre des manifestations. Depuis lors, de nombreuses conférences épiscopales du monde entier, ainsi que des organisations civiles, ont exprimé leur solidarité avec l’Église du Nicaragua.
Le Pape François a également exprimé sa préoccupation pour la situation au Nicaragua. Il a appelé au dialogue pour trouver une coexistence pacifique, soulignant que les bases d’une coexistence respectueuse et pacifique peuvent encore être trouvées. Malgré ces appels, les tensions entre le régime et l’Église catholique locale continuent à augmenter, comme en témoigne l’arrestation et l’inculpation de Mgr Alvarez. Il est clair que les relations entre le régime et l’Église catholique au Nicaragua resteront tendues tant que les questions qui ont conduit aux manifestations de 2018 n’auront pas été résolues.