Jean-Claude Mercier, ancien prêtre de l’abbaye de Tarasteix dans les Hautes-Pyrénées, a été renvoyé devant la cour criminelle départementale à l’âge de 82 ans. Ce dossier, qui ne manquera pas d’aggraver l’image de l’Église en proie aux scandales d’abus sexuels, soulève des questions quant à des versements d’argent effectués pour obtenir le silence de ses victimes.
Par ordonnance du 9 septembre, la juge Jennifer Roussie, vice-présidente en charge de l’instruction au tribunal de Tarbes, a décidé du renvoi de Jean-Claude Mercier, incarcéré depuis le 12 juillet 2023. L’ancien prêtre, excommunié et renvoyé de l’état clérical fin 2022, a reconnu avoir acheté le silence d’une victime.
Des sources indiquent que Jean-Claude Mercier pourrait être placé sous bracelet électronique avec un contrôle judiciaire strict, soulevant des inquiétudes quant à sa capacité d’influence d’autres personnes.
L’ordonnance de renvoi, d’une épaisseur de 44 pages, mentionnée des faits plus anciens, désormais prescrits, ainsi que des enquêtes menées par les autorités religieuses. L’ex-prêtre Jean-Claude Mercier aurait versé de l’argent à plusieurs jeunes hommes, certains affirmant qu’il s’agissait d’une aide, tandis que d’autres soutenaient que c’était un moyen d’acheter leur silence.
Comme l’indique Marianne , « Jean-Claude Mercier reconnaît des relations sexuelles avec l’intérêt ainsi que l’achat du silence de VC [la victime] contre des sommes allant de 2000 à 6000 francs que ce dernier utilisé pour acheter de l’ héroïne. » L’ordonnance fait également état de plus de 160 mandats espèces émis par la Banque postale.
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L’Évêché de Tarbes Informé depuis 1992 ?
Jean-Claude Mercier a également reconnu avoir eu des relations sexuelles avec au moins trois mineurs de quinze ans. De plus, Monseigneur Brouwet, actuellement évêque de Nîmes, avait signalé en 2017 des abus à la justice de Tarbes, accompagné de plusieurs courriers dénonçant des comportements problématiques. Des allégations remontent à 1992 et 1999, et il aura fallu un quart de siècle à l’évêché de Tarbes pour transmettre les faits à la justice, qui a tardé à agir.
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