À La Lastrilla, petite commune de la province de Ségovie, en Castille-et-León (Espagne), un prêtre a récemment refusé de donner la communion à Rubén García de Andrés, le maire de la localité. Ce dernier vit publiquement en union de fait avec un autre homme, un mode de vie que l’Église considère incompatible avec la réception de l’Eucharistie. Face à la polémique suscitée par cet acte, le diocèse de Ségovie a publié un communiqué détaillant les raisons de ce choix et rappelant la doctrine catholique sur la réception des sacrements.
Le diocèse a précisé que cette décision repose sur le canon 915 du Code de droit canonique, qui stipule que la communion doit être refusée aux personnes « persistant de manière obstinée dans un péché grave manifeste ». Il a également rappelé que cette disposition ne concerne pas uniquement les couples homosexuels, mais aussi toute personne vivant dans un état de concubinage, qu’elle soit homosexuelle ou hétérosexuelle.
Selon le communiqué, « refuser la communion dans de telles circonstances n’est ni de l’homophobie ni de la discrimination, mais une défense du caractère sacré de l’Eucharistie. » L’Église, par cet acte, rappelle l’exigence de cohérence entre la foi professée et les actes posés par les fidèles.
Suite à cette décision pastorale, le maire Rubén García de Andrés a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, provoquant une réaction du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). Le parti a accusé l’Église de discrimination et demandé à Monseigneur Jesús Vidal Chamorro, nouvel évêque de Ségovie, d’intervenir pour empêcher « la propagation de la haine ».
En réponse, le diocèse a dénoncé une « ingérence inacceptable dans les affaires religieuses » et un « jugement diffamatoire » fondé sur des informations incomplètes. Il a également souligné que ces accusations constituent une atteinte à la liberté religieuse garantie par la Constitution espagnole.
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Le diocèse a tenu à préciser que « refuser la communion ne signifie pas exclure une personne de la vie ecclésiale ou de la participation au culte ». Cependant, pour recevoir l’Eucharistie, tout catholique, quelle que soit son orientation sexuelle, doit respecter des conditions objectives de moralité.
Le communiqué cite également le pape François qui, dans sa lettre Fiducia Supplicans, a rappelé que les bénédictions ou sacrements ne doivent pas causer « des formes graves de scandale ou de confusion parmi les fidèles ». Cela s’applique particulièrement à l’Eucharistie, sacrement central de la foi catholique.
Le diocèse a exhorté le PSOE de Ségovie à se rétracter de ses accusations publiques, qualifiées de « motivées idéologiquement » et contraires au magistère de l’Église.
En réaffirmant son soutien au prêtre de La Lastrilla, l’Église locale souligne la nécessité de protéger la dignité des sacrements tout en accueillant les fidèles avec respect et compassion, selon les enseignements du Catéchisme de l’Église catholique.
Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre les principes religieux et les pressions politiques, tout en rappelant le rôle central de la cohérence morale dans la vie des croyants.
Source Vatican