Le 16 août 1977, il y a 47 ans jour pour jour mourait la star Elvis Presley, celui qui fut l’une des plus belles voix toutes générations confondues. Le King, comme on le surnommait, a installé un style unique et le rock’n’roll le consacra comme l’une des icônes culturelles majeures du XXe siècle.
Dans son biopic en 2022, Baz Luhrmann a célébré la démesure d’Elvis, bête de scène et icone sous emprise de son manageur, l’intriguant colonel Parker, mais néglige un aspect central de sa vie : la foi.
« J’ai foi dans la Bible. Je crois que toutes les bonnes choses viennent de Dieu et je
ne pense pas que je chanterais comme ça si telle n’avait pas été sa volonté ».
Celui dont la gestuelle scénique a indigné l’Amérique puritaine des années 1950 était croyant, et le restera jusqu’à sa mort prématurée en 1977. Elvis Aaron Presley voit le jour en 1935 à Tupelo, Mississipi, dans ce « Vieux Sud » des Etats-Unis rural et empreint des valeurs chrétiennes. Élève de l’Ecole du Dimanche (équivalent protestant du catéchisme), il fréquente régulièrement l’église pentecôtiste de sa ville natale, sa première influence musicale :
« Ma mère et mon père m’ont dit que lorsque j’avais 3 ou 4 ans, je m’éloignais d’eux à l’église et je marchais jusque devant la chorale où je commençais à battre la mesure », racontera-t-il.
Au milieu des années 1950, Elvis fait un jour cette promesse à sa mère, inquiète devant son succès fulgurant:
«Un jour, je me mettrai entièrement au service du Seigneur, comme tu le désires.»
Son statut d’idole le tourmente et le show-business l’éloigne inévitablement de la pratique religieuse : « Révérend, je suis le jeune homme le plus misérable que vous ayez jamais vu. J’ai de l’argent, plus qu’il n’en faudrait, des fans, des amis, mais je fais tout ce que vous m’avez appris à ne pas faire», confie-t-il au révérend James Hamill après un office pascal, à l’âge de vingt-trois ans.
Pour autant, son souci de se rapprocher de Dieu, ne le quitte pas. Elvis lit, relit, et annote jusqu’à sa mort, la petite Bible que lui ont offert son oncle et sa tante pour son premier Noël à Graceland. Il est capable de citer des passages entiers de l’Ancien et du Nouveau Testament. Tous ceux qui ont croisé sa route louent sa générosité.
Elvis soutient financièrement les associations et projets des villes de Tupelo et Memphis. Au cours de sa carrière, il enregistrera pas moins de trois disques de gospel, comme autant de retours à ses racines musicales et spirituelles. Sur scène, il mélange les genres et interprète How Great Thou Art, hymne à la grandeur de Dieu et sa création, entre Jailhouse Rock et Hound Dog, ses premiers succès rock.
Un jour, alors qu’il se produit à Las Vegas, une femme approche de la scène en lui tendant une couronne : « C’est pour toi, Elvis. Tu es le roi ». Elvis lui prend la main et répond avec un sourire :
« Non, ce n’est pas moi le roi, c’est Jésus-Christ. Je ne suis qu’un chanteur ».
La foi du King ne fait pas de doute, à tel point que certains soutiennent qu’Elvis serait devenu pasteur après avoir simulé sa mort…
Extraits vidéo Take my Hand Precious Lord et How Great thou Art.