Le dimanche 7 juillet, le Pape François est venu à Trieste pour clôturer les 50e Semaines sociales italiennes, soulignant l’importance des catholiques pour la démocratie en Italie et exprimant des préoccupations sur la fragilité démocratique globale, appelant à une participation collective à un projet communautaire.Dans le sillage de la clôture des Semaines Sociales des Catholiques à Trieste, une question brûlante se pose : la Doctrine Sociale de l’Église est-elle devenue une doctrine politique, une doctrine de ce monde ?
L’événement a été marqué par une absence notable : l’omission délibérée de la Doctrine Sociale de l’Église, une tradition ancienne de réflexion et d’enseignement sur les questions sociales. Les participants des diocèses semblent ignorants de son existence, rentrant chez eux sans connaître ce pilier sur lequel l’Église s’est appuyée pendant des siècles.
Cette négligence témoigne t-elle d’un abandon délibéré et d’une préférence pour d’autres récits contemporains ?
L’Église italienne, en particulier, semble avoir relégué la Doctrine Sociale au second plan, laissant place à des discours et des interventions politiques. Les critiques pointent du doigt une apparente transformation de la Doctrine Sociale en une simple extension du débat politique contemporain, où les références à Christ et à l’Évangile sont devenues rares, voire absentes.
À Trieste, le dialogue social a été privilégié, mais sans référence ni ancrage dans les principes de la Doctrine Sociale de l’Église. Les choix et les orientations semblent dictés par les dynamiques sociales et politiques actuelles, avec peu de place pour la réflexion théologique et éthique profonde que la Doctrine Sociale représente normalement.
rappelons que la doctrine sociale de l’Eglise est le « fruit d’une réflexion attentive de l’Eglise sur son temps, elle désigne l’ensemble des textes du Magistère destinés à guider la conduite du chrétien désireux d’orienter tous les aspects de sa vie vers Dieu. « ( définition collège bernardins).
À Trieste, on a eu l’impression que le monde d’en bas avait complètement oublié le monde d’en haut, et certains prélats auraient facilement pu revêtir l’écharpe d’élu plutôt que l’étole de prêtre.
Certains vont jusqu’à se demander si la Doctrine Sociale de l’Église est devenue une coquille vide, adoptée selon les besoins et les préférences du moment, plutôt que comme un cadre éthique et moral ancré dans les enseignements de l’Église catholique.
Cette évolution soulève des questions sur l’identité et la mission de l’Église dans le monde moderne : est-ce que l’Église suit le monde ou guide-t-elle encore par des principes intemporels ?
La remise en question de la place et de l’importance de la Doctrine Sociale de l’Église ne se limite pas à Trieste, mais résonne dans toutes les discussions sur le rôle de l’Église dans la société contemporaine. Est-ce une doctrine politique, une doctrine de ce monde ? Ou bien conserve-t-elle sa dimension céleste et évangélique, appelant les fidèles à une réflexion et une action basées sur les principes chrétiens de justice sociale et de solidarité humaine ?