Au Kazakhstan, le catholicisme est pratiqué en majorité par les descendants de Polonais et d’Allemands. Une centaine d’églises catholiques sont recensées mais les orthodoxes représentent 21,4 % de la population du pays. La majorité des chrétiens est donc orthodoxe, d’origine russe, ukrainienne ou biélorusse pour la plupart d’entre eux. L’orthodoxie est reconnue comme une des deux religions principales du Kazakhstan, avec l’islam sunnite.

On compte 4,8 millions de chrétiens au Kazakhstan, soit environ un quart des 19 millions d’habitants du pays.

La liberté chrétienne au Kazakhstan est sévèrement restreinte par une législation datant de septembre 2011 : surveillances, rafles de réunions, amendes et arrestations font partie de la vie des chrétiens. Les autorités utilisent la menace de l’extrémisme islamique pour renforcer leur contrôle sur la liberté religieuse. L’année dernière, plusieurs croyants ont été condamnés à des amendes pour avoir vendu des livres et des objets chrétiens.

Les églises orthodoxes russes sont moins impactées car elles ont moins de contact avec la population kazakhe.

Les responsables religieux peuvent être arrêtés, interrogés, condamnés à une amende ou emprisonnés, cela a non seulement un impact sur les familles mais engendre également la peur au sein de la communauté locale. Les Chrétiens qui effectuent leur service militaire obligatoire sont placés dans un environnement hautement contrôlé et davantage exposés à la persécution.

Par ailleurs, les convertis au christianisme subissent des violences verbales, des passages à tabac et une perte de soutien financier. Trouver un emploi est très difficile pour un chrétien.

Bien que la loi kazakhe accorde des droits égaux aux hommes et aux femmes, l’égalité des sexes n’a pas été atteinte dans la pratique, en grande partie à cause des opinions traditionalistes qui considèrent les femmes comme subordonnées aux hommes.

Les femmes converties au christianisme courent davantage de risques de subir des violences physiques et verbales, du harcèlement, des menaces, des assignations à résidence et des mariages forcés. Les femmes chrétiennes peuvent également être utilisées comme moyen de persécuter leurs époux.

Témoignage d’un Chrétien membre de l’église Shanyrak à Nur-Sultan :

En 2021, il a été accusé d’outrages aux sentiments des musulmans.

“Il s’agit d’une accusation très grave qui a des conséquences difficiles, Nous enseignons dans notre église à respecter les autres religions. Notre objectif est de prêcher l’évangile de Jésus-Christ sans blâmer ni juger les autres ».

Il est tout à fait possible que l’église soit fermée et que plusieurs personnes soient emprisonnées.

Ce témoignage est symptomatique de la façon dont la liberté chrétienne est gravement entravée par la surveillance et la réglementation de l’État.

A VOIR : émission KTO