Le 15 décembre 2024, pour sa 47e visite apostolique, le Pape François se rendra en Corse, une île qui n’a jamais encore été visitée par un Pontife. Ce voyage exceptionnel, d’une durée d’à peine 12 heures, se concentrera sur la piété populaire, véritable moteur d’évangélisation et source d’identité pour la Corse, mais aussi sur les préoccupations géopolitiques et environnementales de la région méditerranéenne.
La visite du Saint-Père s’inscrit dans un contexte où le Méditerranée, à la fois berceau de la civilisation chrétienne et théâtre de multiples crises, se trouve au cœur des préoccupations papales. Le Pape rencontrera le président français Emmanuel Macron à l’aéroport d’Ajaccio avant de quitter l’île, une rencontre attendue pour aborder des enjeux majeurs tels que la paix, les conflits en cours en Europe et au Moyen-Orient, ainsi que les défis écologiques.
Au centre du programme de cette visite, un colloque sur la dévotion populaire dans le bassin méditerranéen, qui rassemble plus de 400 participants, dont des évêques, des universitaires et des représentants d’autres églises méditerranéennes. Ce colloque, intitulé La religiosité popolare en Mediterraneo, sera une occasion pour le Pape d’exprimer l’importance de la piété populaire dans un monde de plus en plus marqué par la sécularisation.
Selon le directeur de la Salle de presse du Vatican, Matteo Bruni, le Pape a choisi cette visite pour « bénir » cette forme de dévotion, caractérisée par les processions et les confréries, et pour encourager la transmission de la foi à travers des rites profondément ancrés dans la tradition locale.
Cette dévotion, vivante et ancrée dans le quotidien des Corses, est un rempart contre la crise de vocations et le déclin des baptêmes, qui affecte l’Europe. En Corse, où 90% des habitants sont catholiques, les confréries constituent des lieux de rencontre, de solidarité, mais aussi d’évangélisation. Le Pape se recueillera sur plusieurs sites dont la statue de la Madonnuccia, vénérée pour avoir, selon la tradition, sauvé l’île de la peste en 1656, alors sous domination génoise.
La journée se terminera par la messe à la Place d’Austerlitz, à laquelle assisteront plus de 7 000 fidèles. Ce sera un moment de prière et de communion, où les enjeux spirituels et géopolitiques se mêleront dans un climat de ferveur et d’espérance. La rencontre avec Emmanuel Macron, à la fin de la journée, pourrait aborder les sujets sensibles liés aux conflits mondiaux, à la quête de la paix et à la solidarité internationale.
Avec cette visite, le Pape François veut souligner une fois de plus son engagement à raviver la foi chrétienne au cœur des peuples méditerranéens et à appeler à la réconciliation et à la paix dans un monde dévasté par les conflits.
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