Le 23 février dernier, selon des informations relayées par Memri et sur les réseaux sociaux, un canal affilié à Daesh a diffusé un poster appelant les terroristes à viser des centres religieux espagnols, en particulier une cathédrale.
L’information est fiable car MEMRI (Middle East Media Research Institute) est un institut de recherche basé à Washington D.C., fondé en 1998. Il s’est spécialisé dans la traduction et l’analyse de contenus issus des médias du Moyen-Orient, notamment des discours politiques, religieux, et des publications en arabe, en persan, en turc et en ourdou.
Une image, glaçante, montre un homme encapuchonné armé d’un poignard devant la façade d’une cathédrale. Le message accompagnant l’image est explicite :
« Haz tú mismo las próximas noticias y muéstrales tu enfado por lo que les está sucediendo a los musulmanes. ¡Sigue los pasos de tus hermanos que te precedieron y sembraron el miedo en los corazones de los incrédulos. »
« Faites vous-même les nouvelles et montrez votre colère face à ce qui arrive aux musulmans. Suivez les traces de vos frères qui vous ont précédés et semez la peur dans le cœur des incroyants. »
Cette menace s’inscrit dans le cadre de la campagne « Derribar la Cruz » lancée par les jihadistes en août 2016. Le but de cette campagne est clair : attaquer les symboles chrétiens à travers le monde, dans le cadre de ce qu’ils considèrent comme « une guerre justifiée divinement entre la nation musulmane et les nations de l’incrédulité ».
Les propos de Daesh sont sans équivoque : « La guerre ne se terminera que lorsque le drapeau noir du Tawhid (monothéisme islamique) flottera sur Constantinople (Istanbul) et Rome. Ce n’est pas difficile pour Allah. […] Allah nous a confié la mission de faire la guerre contre l’incrédulité jusqu’à ce qu’elle cesse d’exister. » Cette menace prend une tonalité encore plus sombre lorsque l’on se rappelle des précédents projets d’attaques contre des cathédrales espagnoles, comme celui avorté en 2017 contre la Sagrada Familia à Barcelone, ou encore l’attaque meurtrière de janvier 2023, où un jihadiste a assassiné un sacristain à Algésiras.
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Le Pape François, chef de l’Église catholique, a également été la cible des menaces de Daesh, notamment après ses déclarations en faveur du dialogue interreligieux. Les jihadistes considèrent que la rencontre du Pape avec le cheikh Ahmed el-Tayeb, recteur de l’Université d’Al-Azhar, est une provocation et une tentative d’affaiblir l’image de leur « calife » déchu, Abu Bakr al-Baghdadi.
Dans ce contexte alarmant, les autorités espagnoles sont appelées à renforcer la protection des lieux de culte, alors que les chrétiens en Espagne et en Europe vivent sous la menace constante d’une violence ciblée. La vigilance est plus que jamais de mise face à un terrorisme qui, sous le prétexte d’une guerre religieuse, cherche à détruire le patrimoine spirituel de l’Occident.
Devant cette situation, la communauté catholique est appelée à intensifier ses prières et à manifester sa solidarité avec les chrétiens persécutés. Car l’attaque d’une cathédrale n’est pas seulement une attaque contre la pierre, mais contre la foi même, le cœur battant de l’Europe chrétienne.
