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Marseille : Les locaux de l’église de Pont-de-Vivaux mis en vente pour être transformés en entrepôt ?

église de Pont-de-Vivaux - DR
église de Pont-de-Vivaux - DR
Une communauté mobilisée pour sauver son patrimoine historique : l’église de Pont-de-Vivaux menacée de disparition

La vente des locaux de l’église de Pont-de-Vivaux, située dans le 10e arrondissement de Marseille, a déclenché une vive réaction parmi les paroissiens, qui déplorent un manque d’informations et un abandon de leur lieu de culte. Fermée depuis 2019 en raison du mauvais état du bâtiment, l’église a vu ses activités suspendues. Cependant, la décision récente de vendre le site a choqué la communauté locale, qui se bat désormais pour préserver ce patrimoine.

Une pétition a été lancée pour demander que l’église soit classée monument historique. Plus de 200 signatures ont déjà été recueillies, afin d’éviter qu’elle soit « transformée en entrepôt » ou démolie pour des projets commerciaux. Corinne Franchi, une paroissienne, a exprimé son désarroi face à ce qu’elle considère comme un manque de concertation, soulignant que l’église abritait des symboles importants et servait de lieu de prière pour des personnes de diverses croyances. « Des gens, même des musulmans, venaient prier devant la Vierge, un symbole fort pour beaucoup », a-t-elle déclaré.

Les paroissiens rappellent également l’importance sociale de l’église. Avant sa fermeture, le site servait de point de solidarité, où des vêtements et de la nourriture étaient redistribués aux plus démunis. Bernard Franchi, un autre paroissien, exprime son désarroi face à l’état de négligence du site, où des déchets sont visibles, ajoutant : « Il y avait du lien social, et une architecture ultramoderne. C’est un déchirement de voir tout cela abandonné ».

En réponse à la protestation, plusieurs lettres ouvertes ont été envoyées aux autorités locales, notamment au maire de Marseille, Benoît Payan, ainsi qu’à la présidente de la métropole, Martine Vassal, et au président du Conseil régional, Renaud Muselier. Cependant, selon les paroissiens, ces démarches n’ont pas reçu de réponse.

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Le diocèse de Marseille, de son côté, tente de rassurer la communauté en précisant que le bâtiment sera conservé et que « tous les projets impliquant sa démolition ont été écartés ». Véronique Disdier, responsable juridique et immobilier du diocèse, a ajouté que la vente avait pour objectif de permettre une reconversion sociale ou d’intérêt collectif, afin que le lieu continue à servir la communauté du quartier. En attendant, l’équipe paroissiale Saint-Vincent a annoncé la reprise de ses activités à La Capelette, sous un nouveau nom : « Équipe Saint-Vincent Marseille La Capelette » .

Ainsi, malgré les inquiétudes exprimées par les paroissiens, le diocèse semble vouloir préserver l’âme du lieu, bien que le processus de vente soulève de nombreuses questions concernant la gestion du patrimoine religieux et l’avenir des espaces de culte dans une ville en pleine transformation.

La fermeture de l’église de Pont-de-Vivaux est symptomatique d’une tendance plus large observée dans plusieurs diocèses en France, où des églises, de plus en plus nombreuses, sont fermées en raison de leur mauvais état, de la baisse de fréquentation ou du manque de financement pour leur entretien. Ce phénomène s’inscrit dans le contexte plus global de la laïcisation croissante de la société française, où les lieux de culte chrétiens se trouvent souvent délaissés au profit de projets immobiliers.

Source BFM Marseille

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