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Monseigneur Gosselin accusé d’omerta et de laxisme

Emmanuel Goibilliard conference des eveques lourdes le 4/10/2016
Emmanuel Goibilliard conference des eveques lourdes le 4/10/2016
" Il aurait exercé des pressions sur sa communauté précédente afin d'empêcher la divulgation des accusations et d'empêcher quiconque de se confier à la CIASE".

L’évêque d’Angoulême, Monseigneur Gosselin, se voit reprocher d’avoir maintenu le silence sur les abus sexuels commis par son prédécesseur au sein d’une communauté qu’il dirigeait en Bretagne de 2003 à 2015. Selon une enquête approfondie publiée par Médiapart, près de 50 femmes auraient été victimes de ces agressions.

Monseigneur Gosselin, évêque d’Angoulême, nie catégoriquement les accusations portées à son encontre par Médiapart concernant des agressions sexuelles au sein de la communauté qu’il dirigeait en Bretagne.

L’ évêque d’Angoulême, était à la tête du Foyer de Charité de Tessaint, une « communauté nouvelle » située près de Dinan, dans les Côtes-d’Armor, de 2003 à 2015. Dans cette communauté composée de femmes laïques, des actes de violences sexuelles auraient été perpétrés par son prédécesseur, décédé en 2004.

Médiapart a publié une enquête détaillée où le média accuse l’évêque d’Angoulême d’avoir ignoré une « affaire aux ramifications étendues » : près de 90 femmes ont témoigné avoir été victimes d’agressions sexuelles de la part d’André-Marie Van Der Borght. Ces révélations surviennent peu après les accusations portées à l’encontre de l’évêque de La Rochelle et Saintes (diocèse voisin) pour lesquelles une enquête concernant des « faits de nature sexuelle » a été ouverte.

 » il aurait exercé des pressions sur sa communauté précédente afin d’empêcher la divulgation des accusations et d’empêcher quiconque de se confier à la CIASE »

(Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église), créée en 2018. » indique Mediapart , d’après les témoignages recueillis par Médiapart, deux victimes auraient même subi des remontrances de la part de l’évêque d’Angoulême, y compris par écrit.

 » il aurait demandé aux membres de la communauté de ne pas parler en 2018, préférant que les affaires soient « réglées en famille », l’évêque d’Angoulême réplique en disant qu’il a simplement demandé de faire preuve de prudence et de professionnalisme face aux accusations et aux personnes mises en cause, tant que les faits n’avaient pas été vérifiés.

« À l’époque, j’étais mineure et en difficulté familiale, mais il n’a jamais reconnu mon statut de victime », déclare une des plaignantes. En 2018, lors de la publication des premiers témoignages, Monseigneur Gosselin déclarait au quotidien catholique La Croix qu’il n’était pas au courant du dossier.

Cependant, quatre victimes retrouvées par les enquêteurs de Médiapart affirment avoir raconté leur calvaire à l’évêque d’Angoulême bien avant 2018, et cela serait attesté par des courriers écrits de sa main, d’après le site d’informations. Monseigneur Gosselin leur a répondu en disant « ah effectivement ce n’est pas bien, et il est passé à autre chose » pour l’une, et « c’est ton attitude qui n’est pas juste et qui entraîne ces situations » pour l’autre.


Enfin , toujours d’après Médiapart, l’évêque aurait également omis de révéler un autre scandale dont il était informé : trois agressions sexuelles perpétrées au sein de la même communauté par un laïc de 72 ans. Ce dernier a été condamné en novembre 2022 à une peine de dix mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire de Saint-Malo.

Le site d’information précise que la CEF a informé le Saint-Siège, qui lui a indiqué que « le président de la CEF n’a pas le pouvoir de nommer ou de démettre les évêques en France, cette autorité relevant directement du Saint-Père « .

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