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Patrimoine Religieux en danger : une église de Savoie menace de s’effondrer

église Notre-Dame-de-l'Assomption - DR
église Notre-Dame-de-l'Assomption - DR
« C’est du très gros œuvre. Nous attendons les chiffrages pour établir le budget et espérons obtenir des subventions du patrimoine. »

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, située à Saint-Michel-de-Maurienne, en Savoie, est menacée par des fissures importantes qui risquent de provoquer son effondrement. Selon France 3 Régions, l’ingénieur Damien Fontaine, spécialisé en structures, a constaté que « le clocher montre des signes de fatigue assez importants ». Les fissures, notamment autour des cloches et sur la façade ouest, sont visibles depuis un certain temps, et plusieurs experts estiment que ces dégradations pourraient être causées par l’usure des enduits à la chaux, qui ne sont plus protégés des intempéries. Fontaine ajoute que « des infiltrations d’eau, combinées aux phénomènes de gel et de dégel, provoquent des dégâts considérables dans les murs. »

Pour sécuriser l’édifice, un périmètre de sécurité a été instauré autour de l’église, interdisant l’accès à la zone, y compris au cimetière. Daniel Aymard, adjoint au maire, a pris un arrêté municipal pour limiter l’accès et protéger les habitants. Les autorités locales, avec l’aide d’un architecte du patrimoine, se préparent à réaliser des travaux d’urgence pour éviter que l’édifice ne s’effondre complètement. Gaëtan Mancuso, maire de Saint-Michel-de-Maurienne, a précisé : « C’est du très gros œuvre. Nous attendons les chiffrages pour établir le budget et espérons obtenir des subventions du patrimoine. »

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L’église, construite en 1518, constitue un pilier du patrimoine religieux savoyard, abritant des trésors artistiques, notamment des peintures murales et des retables des XVIIIe et XIXe siècles. Classée parmi les « chemins du baroque », elle a été restaurée entre 1986 et 1992, et en 2016, seize de ses objets remarquables ont été inscrits au titre des Monuments Historiques. Cependant, la fragilité de l’édifice soulève des inquiétudes quant à sa conservation future.

Fièrement saluée par l’évêque en 1833, qui la considérait comme l’une des plus grandes et belles du diocèse, l’église se distingue par sa situation unique. Nichée sur un petit replat au cœur d’une forêt, avec les aiguilles d’Arves en toile de fond, elle a été érigée en 1675 à la suite d’un vœu formulé pendant la peste de 1630. Ses rénovations ont laissé place à des décors originaux, comme les gypseries, un mélange de pierre de gypse et de colle qui, plus léger et moins coûteux que la pierre sculptée, donne l’illusion de la pierre. La voûte, ornée de médaillons, et les retables du XVIIe siècle restaurés en 1855 par l’artiste Gilardi, avec leurs colonnes décorées d’enroulements dorés de vigne, évoquent symboliquement l’ascension des âmes chrétiennes vers Dieu.

Ce monument, témoin de siècles d’histoire et de dévotion, mérite de voir ses efforts de préservation renforcés. Il est crucial que la communauté locale, les autorités et les institutions du patrimoine collaborent pour protéger ce joyau de la foi et de l’histoire culturelle et cultuelle de la France.

Source France 3 Régions.

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