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Pourquoi le sapin de Noël installé place Saint-Pierre est la cible d’une polémique écologiste ridicule ?

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Écrire au pape pour sauver un sapin relève de l’absurde, d’autant que l’arbre, issu d’une gestion forestière durable, aurait été coupé de toute manière.

La place Saint-Pierre brille cette année encore sous un majestueux sapin de Noël, comme le veut une tradition désormais bien établie depuis 1982. Mais cette belle image festive a été ternie par une polémique aussi inutile que ridicule, alimentée par des militants écologistes qui ont fait de ce sapin un symbole de leurs revendications idéologiques.

Tout a commencé début novembre, lorsque des militants de la vallée de Ledro, en Italie, ont décidé de monter au créneau contre l’abattage d’un épicéa bicentenaire de 29 mètres destiné au Vatican. Une pétition a été lancée, recueillant près de 50 000 signatures, accompagnée d’une lettre ouverte au pape François pour dénoncer ce qu’ils appellent un « sacrifice inutile ».

Ces militants ont qualifié l’arbre de « géant vert » et fustigé une « pratique consumériste » dont l’unique objectif serait, selon eux, de servir de toile de fond pour « quelques selfies ridicules ». Ils ont même évoqué l’idée de bloquer les routes pour empêcher son transport vers Rome.

Si leurs arguments peuvent prêter à sourire, leur démarche illustre surtout une dérive idéologique inquiétante. Écrire au pape pour sauver un sapin relève de l’absurde, d’autant que l’arbre, issu d’une gestion forestière durable, aurait été coupé de toute manière. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle abattre un arbre serait systématiquement anti-écologique, la gestion forestière durable repose sur un équilibre précis. L’abattage sélectif d’arbres matures ou malades permet à la forêt de se régénérer, de préserver sa biodiversité et même de mieux absorber le CO₂. De plus, les arbres ainsi coupés sont souvent remplacés par plusieurs jeunes plants, qui continueront à jouer un rôle écologique important.

Dans le cas des arbres de Noël, cette utilisation symbolique et festive ne représente pas un gaspillage mais plutôt une mise en valeur respectueuse du bois. L’arbre offert au Vatican aurait, de toute façon, fini en scierie. Ce geste de donation est une tradition qui met en avant le patrimoine forestier d’une région tout en rappelant l’importance des forêts.

Le maire de Ledro, Renato Girardi, ne mâche pas ses mots : « Ils gâchent l’esprit de Noël pour une plante ! » Il a également rappelé que 39 autres sapins, plus petits, ont été fournis au Vatican pour décorer ses édifices. Les militants, eux, semblent ignorer que l’Église catholique est engagée depuis des années dans des initiatives concrètes pour la préservation de l’environnement, comme l’encyclique Laudato Si’. S’attaquer à un arbre de Noël tout en ignorant les véritables enjeux écologiques, comme la déforestation massive ou la pollution industrielle, révèle une profonde déconnexion avec la réalité.

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Cette polémique rappelle d’autres controverses absurdes. À Bordeaux, un maire écologiste avait remplacé le traditionnel sapin naturel par une structure en verre et en acier, suscitant l’indignation. À Strasbourg, les arbres de Noël utilisés sont issus d’une gestion durable, mais cela n’empêche pas certains de crier au scandale.

L’arbre de la place Saint-Pierre est, au contraire, un symbole d’unité et de joie. Depuis 1982, il est offert chaque année par une région ou un pays européen, devenant une source de fierté pour les donateurs. Pour le maire de Ledro, cet honneur a été injustement transformé en polémique : « Nous voulions seulement faire un beau cadeau. Je ne m’attendais pas à une telle méchanceté. »

Alors que le sapin illumine désormais la place Saint-Pierre, cette polémique montre à quel point certaines revendications écologistes deviennent arbitraires et nuisibles. En cherchant à transformer un simple arbre de Noël en scandale environnemental, ces militants ridiculisent leur cause et détournent l’attention des véritables urgences écologiques.

L’esprit de Noël, lui, demeure intact. Malgré les critiques et les absurdités idéologiques, le sapin trône fièrement devant la basilique, rappelant que la tradition et la beauté des fêtes ne doivent pas être sacrifiées sur l’autel de revendications dogmatiques.

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