Le 26 juillet dernier, le Père Gwenaël Maurey, recteur du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, répondait à une interview de Zenit.org et évoquait le rôle unique de ce sanctuaire breton qui célèbre les 400 ans des apparitions de Sainte Anne à Yvon Nicolazic.
Les commémorations ne se sont pas limitées à un simple événement historique ; elles ont incarné un véritable appel à la réconciliation des générations. En Bretagne, le culte de sainte Anne, et notoirement en ce pays d’Auray, est lié historiquement à la première évangélisation de l’Armorique, aux VIIe et VIIIe siècles. Selon certaines hypothèses, « Ana » était le nom d’une divinité celtique vénérée auparavant dans ces régions, ce qui aurait, semble-t-il favorisé l’extension du culte de la Mère de Marie (Source sanctuaire).
Presque toutes les églises bretonnes ont leurs statues de sainte Anne et bon nombre de chapelles, de villages et de lieux-dits sont placés sous son vocable. Les Bretons, au fil des siècles, ont instaurés de nombreux pardons (pèlerinages) dont le plus important est celui de Sainte-Anne-d’Auray. (Source sanctuaire)
Le Père Maurey a rappelé que Sainte Anne est apparue à Yvon Nicolazic (paysan breton) à plusieurs reprises au 17e siècle. Ces apparitions nocturnes ont guidé le paysan breton vers une ancienne statue, aujourd’hui intégrée au sanctuaire. « Sainte Anne est apparue de nuit, tenant un cierge allumé. Au fil des apparitions, elle a révélé son nom, en breton : “Je suis Anne, mère de Marie” », a-t-il expliqué.
Ces révélations ont jeté les bases d’un pèlerinage devenu essentiel pour la région.
Procession du Grand Pardon de Sainte-Anne d’Auray le 26 juillet dernier
Concernant les enseignements de Sainte Anne, le Père Maurey a souligné trois signes importants : la Parole de Dieu, représentée par la figure de Sainte Anne transmettant la foi biblique à sa fille Marie ; le flambeau, symbole du cierge pascal et de la direction à suivre ; et enfin, la pierre, représentant l’engagement dans la construction de l’Église locale. Ces éléments ont constitué des repères spirituels fondamentaux pour les pèlerins.
Les festivités des 25 et 26 juillet derniers , connues sous le nom de « grand pardon », font partie de une tradition bretonne profonde. Le Père Maurey a précisé que ce grand pardon n’a pas seulement eu lieu pendant ces deux jours, mais qu’il a englobé les deux mois d’été, avec des célébrations quotidiennes, des prières, des processions aux flambeaux, et des concerts. Ce pèlerinage a ainsi représenté une démarche pénitentielle et communautaire de grande envergure.
Le recteur a abordé la relation entre le jubilé de Sainte-Anne d’Auray et le jubilé universel de Rome prévu pour 2025. Le Père Maurey a affirmé : « Nous avons été en pleine communion avec le Jubilé ordinaire de Rome. Un jubilé appelle un autre jubilé ! » Il a également évoqué l’ouverture d’une Porte sainte à Sainte-Anne d’Auray pour ce jubilé, soulignant l’unité spirituelle entre les fidèles bretons et ceux de Rome.
Le caractère intergénérationnel du sanctuaire
Sainte-Anne d’Auray se veut un lieu de rassemblement pour toutes les générations, loin du « jeunisme » souvent présent dans la société moderne. Le Père Maurey a salué l’initiative du pape François de lancer une Journée mondiale pour les grands-parents, en soulignant que les grands-parents ont autant à transmettre qu’à recevoir. Il a précisé :
« Sainte-Anne d’Auray est un sanctuaire où nous devons réconcilier les générations et parler beaucoup des familles. »
Le sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray est donc un lieu de foi et de réconciliation et les récentes les célébrations ont ainsi renforcé ce rôle essentiel, en faisant de ce sanctuaire un pilier de la tradition chrétienne pour les générations futures.
