‘Christina Mirabilis’ Mystique à Saint-Trond (+ 1224)
De cette flamande, l’on raconte des choses si admirables qu’elles en sont incroyables s’il n’y avait pas la caution du très sérieux Jacques de Vitry, cardinal et chroniqueur honnête et intelligent. Il la connut pendant deux ans et il vit en elle s’épanouir les grâces divines. Souvent ravie en extase, elle semblait comme morte. On lui fit même un jour son enterrement. Or pendant le chant du Requiem, elle se leva de son cercueil ouvert et s’envola jusqu’à la voûte de l’église. Au couvent de Saint Trond, où elle passa les dernières années de sa vie, elle fut un modèle d’humilité et d’obéissance.
Illustration: St. Christina the Astonishing – A Pelican in the Wilderness, by artist Cynthia Large
Au monastère Sainte-Catherine de Saint-Trond, dans le Brabant, vers 1224, la bienheureuse vierge Christine, surnommée l’Admirable, parce qu’en elle, tantôt affligée dans son corps, tantôt ravie en esprit, le Seigneur a accompli des merveilles.
Bénis le Seigneur, ô mon âme; Seigneur mon Dieu, tu es si grand! Revêtu de magnificence, tu as pour manteau la lumière! Comme une tenture, tu déploies les cieux, tu élèves dans leurs eaux tes demeures; des nuées, tu te fais un char, tu t’avances sur les ailes du vent; tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs. Tu as donné son assise à la terre: qu’elle reste inébranlable au cours des temps. Tu l’as vêtue de l’abîme des mers: les eaux couvraient même les montagnes; à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix. Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé. Tu leur imposes la limite à ne pas franchir: qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre. Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l’eau chemine au creux des montagnes; elle abreuve les bêtes des champs: l’âne sauvage y calme sa soif; les oiseaux séjournent près d’elle: dans le feuillage on entend leurs cris.Psaume 103